Populaire chez les jeunes, le protoxyde d’azote, ou «gaz hilarant», est devenu une «préoccupation de santé publique», selon l’agence nationale du médicament, qui a relevé une forte augmentation de sa consommation en 2021.
Un produit que l’on trouve facilement dans le commerce mais qui peut avoir de graves conséquences sur la santé. La consommation de protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, a fortement augmenté en 2021. Une source d’inquiétude pour l’agence nationale du médicament (ANSM), qui a publié un nouveau document d'aide au diagnostic et à la prise en charge ce jeudi, destiné aux professionnels de santé.
Selon son décompte, en 2021, 472 «signalements» d'utilisation ont été rapportés par les professionnels de santé contre 254 en 2020. L’ANSM a également recensé 265 cas graves déclarés aux centres de addictovigilance en 2021, contre 82 cas en 2020, soit un nombre qui a plus que triplé.
Le protoxyde d’azote est un gaz à usage médical, aussi utilisé comme gaz de compression, notamment dans les cartouches pour les siphons à crème chantilly. Il est depuis plusieurs années consommé par des jeunes pour ses effets hilarants, et la moyenne d’âge des consommateurs est de 22 ans.
Des effets désastreux possibles dès la première prise
Ce dernier rapport d’enquête de l’ANSM note également que la part de jeunes qui consomment le protoxyde d’azote de manière quotidienne a nettement augmenté entre 2020 et 2021, et est passée de 34 % à 47 %.
Ce gaz est par ailleurs facilement trouvable dans le commerce et sur Internet, mais sa vente a été interdite aux mineurs en juin 2021. Malgré cette interdiction, «la proportion de mineurs parmi les cas rapportés en 2021 reste importante : 11,2 % pour les cas déclarés aux centres d’addictovigilance et 16,6% pour les cas déclarés aux centres antipoison», selon l’ANSM.
«C'est un sujet de préoccupation de santé publique important», a déclaré Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM, à l’AFP.
La consommation de protoxyde d’azote peut provoquer des pertes de connaissance, des brûlures et vertiges dès la première utilisation. Sa consommation régulière peut «entraîner des effets secondaires comme des maux de tête, des vertiges, mais aussi des effets plus graves comme des atteintes neurologiques, des troubles du rythme cardiaque, un risque d’asphyxie, des troubles psychiatriques» a averti l’agence du médicament.