Le protoxyde d'azote – plus connu sous le nom de gaz hilarant – est dans le viseur de la préfecture de police de Paris, qui a annoncé ce lundi 16 janvier qu'un arrêté préfectoral serait bientôt pris pour en interdire la consommation aux mineurs.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a tranché : la consommation de protoxyde d'azote sera interdite aux mineurs. Principalement consommé par les jeunes, en marge de soirées festives, ce gaz hilarant est un vrai problème de santé publique notamment en région parisienne, dans la mesure où, consommé en grande quantité, il peut être particulièrement dangereux.
Un travail engagé depuis décembre
Commercialisé sous forme de cartouches de siphon, à l'instar de celles utilisées pour faire de la chantilly maison par exemple, ce gaz ne peut de fait être interdit à la vente et, pire, est disponible dans les réseaux de grande distribution comme sur Internet. Ce qui explique pourquoi il fait partie aujourd'hui des drogues les plus consommées chez les jeunes, avec le cannabis.
«Depuis deux ans, j'alerte les autorités sur ce sujet, j'avais même montré une capsule de protoxyde d'azote dans l'hémicycle du Conseil de Paris pour alerter la mairie sur les dangers de la consommation de protoxyde d'azote», explique aujourd'hui Nicolas Jeanneté, élu chargé de la tranquillité de l'espace public et de la sécurité auprès du maire du 15e.
En décembre dernier, lors du dernier Conseil de Paris, il avait à nouveau réclamé que la Ville de Paris et la préfecture de police de Paris (PP) prenne un arrêté municipal pour interdire la consommation de protoxyde d'azote sur la voie publique, «à l'instar de ce qui se fait déjà à Marseille», avait-il rappelé.
Une intervention après laquelle Elise Lavielle, sous-préfète à la PP, avait annoncé «travailler à un arrêté visant à interdire la détention et la consommation de protoxyde d'azote sur la voie publique aux personnes mineures», soulignant que celui-ci devra être «adapté, proportionné et limité dans le temps» avec une «application circonscrite aux quartiers» où l'usage détourné de ce gaz avait été constaté.
Un arrêté pris à l'été
Une annonce confirmée par Laurent Nuñez ce lundi 16 janvier, lors d'une réunion avec les maires d'arrondissement au sujet de la sécurité globale à Paris. A cette occasion, le préfet de police a demandé aux élus de lui faire parvenir sous 15 jours/ 3 semaines la liste des rues ou quartiers dans lesquels l'arrêté préfectoral sera pris.
A titre d'exemple, dans le 15e, Nicolas Jeanneté souhaiterait que cet arrêté concerne tous «les parcs et les jardins de l'arrondissement, mais aussi les quais de seine». En outre, l'élu prévoit de se rapprocher «des clubs de prévention, pour définir avec eux dans quels quartiers, rues festives ou encore entrées de halls d'immeubles» il faudrait également prendre cet arrêté.
Que se passera-t-il une fois l'arrêté pris «d'ici à l'été» ? «Le contrevenant s'exposera à l'amende prévue pour les contraventions de 2e classe d'un maximum de 150 euros, qui ne peuvent pas être soumises à l'amende forfaitaire et ne peuvent être constatées par procès verbal électronique», avait expliqué Elise Lavielle, concédant que ça n'allait «pas faciliter le travail des policiers».