Sources d’inquiétude compte tenu de la crise énergétique qui touche la France, les réserves de gaz accumulées vont devoir être «un peu» vidées dans les prochaines semaines. Voici pourquoi.
Leur niveau est scrupuleusement scruté, dans un contexte d’inquiétude autour de l’approvisionnement du pays en énergie pour cet hiver. Alors que les stocks de gaz n’ont finalement jamais été aussi pleins (80% le 15 janvier, contre une moyenne de 55% lors des six dernières années), ils devront être vidés dans les prochaines semaines, a annoncé le gestionnaire du réseau de transport de gaz, GRTgaz.
Il s’agira de le faire «un peu», afin de permettre d’y créer du mouvement. «Les contraintes techniques des stockages français leur imposent (...) "une respiration" pour conserver leurs performances pour les hivers à venir. Une baisse significative du niveau de remplissage est donc à prévoir dans les semaines à venir pour respecter cette contrainte», a ainsi détaillé GRTgaz sur son site internet.
Les stocks devraient alors descendre à un niveau plus proche de 60%. «Une baisse significative, mais qui a lieu tous les ans», selon Thierry Trouvé, directeur général du gestionnaire.
Pour information, la France stocke principalement le gaz naturel dans des nappes aquifères, une couche perméable de sous-sol imbibée d'eau. Or ce type de stockage a besoin de se vider et de se remplir régulièrement pour maintenir de bonnes performances techniques au gaz, notamment en termes de débit.
Un risque de déficit de gaz «très improbable» pour la suite de l'hiver
«Les fournisseurs de gaz qui réservent des capacités de stockage ont un niveau maximum de quantité à ne pas dépasser à une certaine date, donc il faut qu'ils prennent leurs dispositions pour les vider suffisamment», a-t-il expliqué à l’AFP. Il a ainsi prévenu qu’il fallait «s'attendre dans les prochaines semaines (à ce) qu'ils en sortent un peu plus des stockages et qu'ils en fassent venir un peu moins».
Pas de quoi représenter un hypothétique risque de pénurie, puisque forts des «approvisionnements soutenus» par la Norvège et de l’utilisation de gaz naturel liquéfié, les stockages français ont été économisés à la faveur des «températures clémentes jusqu'à mi-novembre», qui ont retardé l'allumage du chauffage, ainsi que des efforts de sobriété. Cela s’est traduit par une «baisse de consommation» nationale de 12,8% entre le 1er août et le 15 janvier.
GRTgaz juge donc «très improbable (le) risque d'un déficit de gaz en volume» sur le reste de l'hiver en France, même s'il persiste un «risque résiduel sur quelques jours (..) en cas d'une concomitance» de grand froid et de baisses des approvisionnements.