Annoncée ce week-end, une «votation» doit être organisée le 2 avril prochain au sujet du maintien ou non des trottinettes électriques en libre-service dans la capitale. Une pratique peu courante à Paris, qui semble donner des idées aux élus – de tous bords politiques – qui voient déjà plus grand.
C'est une pratique inédite. Proposer aux Parisiens de donner leur avis sur un sujet pourrait-il devenir la norme dans la capitale, alors que la maire socialiste Anne Hidalgo multiplie les consultations citoyennes depuis sa réélection ? C'est en tout cas ce que pensent des élus, dont certains aimeraient bien aller encore plus loin.
Elargir la votation à d'autres sujets ?
C'est le cas du maire du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq, qui souhaiterait profiter de l'organisation de ce référendum du 2 avril pour poser d'autres questions. «Puisqu'Anne Hidalgo se décide à consulter les Parisiens, pourquoi ne pas profiter de ce vote pour élargir à d'autres sujets, tout aussi importants ?», s'interroge-t-il.
Lui plaide pour que chaque groupe au Conseil de Paris puisse «convenir d'une liste de quelques questions, soumises au Conseil de Paris, sur des sujets qui touchent directement les habitants». Et de citer des exemples : «sont-ils en faveur de l'armement de la nouvelle police municipale ?», ou «souhaitent-ils que soit mis en place un Plan de circulation global à l'échelle de la métropole ?»
«Un outil important»
Questionné à ce sujet sur RMC ce lundi matin, David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités, a rappelé de son côté qu'il était favorable à cette démarche, dans la mesure où il était déjà «"pour" faire un référendum sur les Jeux Olympiques», au moment où Paris candidatait pour les accueillir.
Quant à la possibilité d'avoir de nouveau recours à ce type de consultation, l'élu écologiste a assuré qu'il s'agissait «d'un outil important», qui sera dans un premier temps utilisé le 2 avril «sur un sujet qui fait débat». Cet outil de participation citoyenne sera-t-il utilisé à nouveau, ou d'autres questions que celles ayant trait aux trottinettes seront-elles posées ? «On verra», a-t-il répondu.
«Nous, les Ecologistes, nous avons toujours été pour ce mode d'interpellation», confirme Frédéric Badina-Serpette, élu écologiste dans le 18e arrondissement, qui se dit même «étonné» qu'Anne Hidalgo décide de le faire maintenant. «Typiquement, il aurait été intéressant de le faire pour les JO par exemple», relève-t-il.
Lui espère en outre «que ce ne sera pas un "one shot" juste là pour compenser le fait que la maire de Paris n'arrive pas à prendre une décision au sujet des trottinettes électriques», et estime même «essentiel» d'avoir recours à cette forme de concertation citoyenne, qui devrait être, selon lui, «au cœur des politiques publiques».
Oui, mais à quelles conditions ?
Chez les élus communistes, on s'interroge surtout sur l'organisation. «On n'est pas contre mais la question qui se pose, c'est "sur quelles bases la question sera posée ?"», questionne Nicolas Bonnet-Ouladj. Pour le président du groupe communiste au Conseil de Paris, il s'agit surtout de savoir si le référendum «sera ouvert aux seuls Parisiens ou aussi aux gens qui travaillent et viennent quotidiennement dans la capitale ?»
En tout état de cause, l'élu communiste dans le 12e arrondissement est plutôt positif face à cette initiative. «Je trouve que c'est bien parce que les Parisiens sont assez partagés sur la question des trottinettes électriques, et se plaignent des nuisances qu'elles générent, de leur présence sur les trottoirs...», a-t-il fait savoir.
Du côté du cabinet de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui avait annoncé ce week-end la tenue d'une «votation», aucune autre information n'a fuité sur les modalités de la consultation, ni si d'autres questions seront posées en même temps. «Les détails de l'organisation du vote seront précisés dans les prochaines semaines», répond son entourage ce lundi.