La cour administrative d'appel de Bordeaux a ordonné à la commune de La Flotte-en-Ré, sur l'île de Ré (Charente-Maritime), le déplacement hors du domaine public d'une statue de la Vierge Marie située au milieu d'un carrefour.
La statue de la discorde. Ce vendredi, la cour administrative d'appel de Bordeaux a ordonné le déplacement hors du domaine public d'un édifice de la Vierge Marie, situé dans la commune de La Flotte-en-Ré (Charente-Maritime). Une décision prise en vertu de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905.
Confirmant une première décision du tribunal administratif de Poitiers, en mars dernier, la cour d'appel a ordonné à la commune basée sur l'île de Ré de «procéder à son enlèvement dans un délai de six mois».
Sur un carrefour depuis 1983
La statue, qui comporte la mention «voeux de guerre», a été réalisée après la Seconde Guerre mondiale pour une famille reconnaissante de voir un père et son fils rentrer vivants du conflit. D'abord exposée dans un jardin privé, elle a ensuite été donnée à la commune qui l'a installée en 1983 à un carrefour.
Mais au printemps 2020, la statue a été endommagée après avoir été percutée par un automobiliste. La municipalité a alors décidé de la reconstruire à l'identique, au même emplacement, sur un promontoire.
Suite à cette décision, la Libre pensée 17, association de défense de la laïcité, avait saisi la justice pour réclamer ce retrait, en invoquant la loi de 1905 qui interdit l'installation de monuments à caractère religieux sur le domaine public.
Le maire de la commune, Jean-Paul Héraudeau, a expliqué à l'AFP qu'il s'agissait «d'une polémique ridicule», soulignant le fait que l'édifice faisait «partie du patrimoine historique» de La Flotte-en-Ré.