Les accidents de chasse, notamment mortels, sont en recul depuis vingt ans, selon les données de l'Office français de la biodiversité. Toutefois, l'OFB s'alarme d'une hausse récente de la proportion de victimes non-chasseurs. Le détail alors que le gouvernement a présenté ce lundi plusieurs mesures visant à rendre la pratique de la chasse plus sûre.
Alors que ce week-end a une nouvelle fois été marqué par une série d'accidents, notamment en Haute-Corse où un chasseur de 85 ans a perdu la vie, le gouvernement a dévoilé, ce lundi 9 janvier, son plan visant à sécuriser les pratiques de la chasse.
Les accidents mortels divisés par trois
Sur la saison 2021-2022, derniers chiffres disponibles, le nombre d'accidents de chasse a légèrement augmenté. On dénombre ainsi 90 accidents contre 80 la saison précédente.
Cependant, la tendance sur les vingt dernières années est nettement à la baisse, selon le dernier bilan de l'OFB publié en septembre. Au début des années 2000, l'office français de la biodiversité recensait en effet autour de 180 accidents par saison.
La tendance est similaire pour les accidents mortels, qui ont été divisés par trois par rapport au début des années 2000. De près de 30 par saison, ils sont passés à huit la saison dernière.
Les chasseurs, premières victimes
Sur les vingt dernières années, 88 % des victimes d'accidents de chasse (morts et blessés confondus) étaient des chasseurs. Sur la période, 29 % des accidents sont même des auto-accidents où le chasseur se blesse ou se tue lui-même.
Mais, la saison dernière a été «marquée par une augmentation significative de la proportion de victimes non chasseurs», qui est passée à 26 %, contre 12 % en moyenne sur vingt ans.
Sur les huit décès recensés la saison dernière, deux ne participaient pas à la battue : une promeneuse de 25 ans, tuée en février 2022 sur un sentier de randonnée du Cantal par une chasseuse de 17 ans, et un automobiliste de 67 ans, touché en novembre 2021 dans sa voiture près de Rennes.
des règles de sécurité non-respectées
De manière générale, les accidents sont, «pour la très large majorité, le résultat de fautes humaines liées au non-respect des règles élémentaires de sécurité», souligne l'OFB.
L'Office alerte notamment sur une «augmentation significative» de la proportion de tirs en direction des routes, sentiers et habitations, surtout à la chasse au petit gibier, où ils ont causé 32 % des accidents en 2020-2021, contre 15 % la saison précédente.
L'OFB cite également parmi les principales causes le non-respect de l'angle de tir et une mauvaise manipulation des armes.