De nombreuses manifestations vont se dérouler ce samedi 7 janvier dans les rues de Paris. La journée s’annonce crispée, avec des forces de l’ordre mobilisées pour assurer la sécurité des participants et de la population.
Entre le retour annoncé des gilets jaunes, une marche organisée par la communauté kurde et les commémorations de l’attentat contre Charlie Hebdo ce samedi 7 janvier, la capitale va connaître une journée sous tension. D’autant que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a décidé d’interdire un rassemblement de militants d’ultradroite.
Deux cortèges de gilets jaunes
Alors que la réforme des retraites ravive les mécontentements envers le gouvernement, des cortèges de «gilets jaunes» se sont organisés pour arpenter les rues de la capitale, samedi. Les autorités craignent des débordements, les derniers grands rassemblements du mouvement ayant été phagocytés par les blacks blocks, dont le but était essentiellement d’en découdre.
Deux manifestations ont été déclarées en préfecture, avec des revendications relayées sur les réseaux sociaux sous une bannière recensant les problèmes contre lesquels ils se mobilisent : «Retraites, 49-3, Inflation, Energie, Carburants». L’une doit se dérouler entre le 7e et le 12e arrondissement, l’autre ralliant le 8e au 13e arrondissement. Encore à la veille de leur tenue, il restait cependant très difficile d’estimer par avance la façon dont seront suivies ces manifestations.
La communauté kurde se mobilise
A l’image de ce qu’il s'est déroulé mercredi, la communauté kurde a appelé ses membres à se réunir de nouveau ce samedi devant la gare du Nord, pour manifester en hommage à l’assassinat de trois militantes du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan), dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013. Les organisateurs réclament que la justice obtienne plus de moyens pour que l’enquête avance, ainsi que la levée du secret défense. Pour rappel, le principal suspect, un Turc nommé Omar Güney, est mort en détention en 2016.
En raison des tensions très vives entre la communauté kurde et les ressortissants turcs, cette manifestation est particulièrement à risque. L’attaque du 23 décembre dernier, menée par un homme et ayant fait trois morts, amplifie un peu plus ces craintes.
Des commémorations pour l'attentat contre Charlie Hebdo
La journée de samedi sera également tendue pour les forces de l’ordre car elle marque le huitième anniversaire des attentats contre Charlie Hebdo, au cours de laquelle douze personnes avaient été tuées. Une cérémonie composée de deux moments de recueillement, à 10h15 devant les anciens locaux du journal et à 10h30 sur le boulevard Richard Lenoir (11e arrondissement), où un policier s’était fait abattre, aura lieu. Anne Hidalgo et Gérald Darmanin doivent y participer, en présence des familles des victimes.
Cet hommage intervient alors que de vives tensions entourent Charlie Hebdo. Le journal satirique a en effet publié un numéro spécial où de nombreuses caricatures de l’ayatollah Ali Khamenei sont présentes, pour afficher son soutien aux manifestants qui réclament plus de libertés et la fin du port du voile obligatoire en Iran. Outre le journal satirique, les attentats de janvier 2015 avaient également ciblé des policiers et des clients d'une supérette cacher de la Porte de Vincennes.
Une marche identitaire interdite
Dans ce contexte déjà chargé à Paris, Gérald Darmanin a décidé d’interdire la tenue ce samedi d’une marche aux flambeaux organisée par la mouvance d’ultradroite. Il a estimé que les risques de troubles à l’ordre public étaient forts et que les forces de l’ordre avaient déjà à gérer les autres manifestations.
La marche était organisée par l’association Paris Fierté et devait débuter à 18h, en hommage à Sainte-Geneviève, patronne de Paris. Les participants avaient été appelés à se munir de flambeaux. Reste à voir si l’interdiction sera respectée.