Deux jihadistes, arrêtés en 2017 car soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat à quelques jours de l’élection présidentielle, doivent être jugés à partir de ce jeudi 5 janvier par la Cour d’assises spéciale de Paris.
Clément Baur, 29 ans, et Mahiedine Merabet, 35 ans, sont soupçonnés d’avoir voulu commettre une attaque terroriste peu avant l’élection présidentielle de 2017. Jugés à partir de ce jeudi par la Cour d’assises spéciale de Paris, les deux individus avaient été arrêtés le 18 avril, à cinq jours du scrutin. La cible de cette attaque supposée n’a pas pu être déterminée par l’enquête.
Ces deux individus radicalisés se sont rencontrés à la maison d’arrêt de Lille-Sequedin en 2015, où ils étaient codétenus, en détention pour des faits de droit commun. En avril 2017, Mahiedine Merabet avait recherché un contact pour transmettre une vidéo d’allégeance et de revendication à Daesh, ce qui avait alerté les services antiterroristes. Un agent infiltré avait ensuite reçu, quelques jours plus tard, une vidéo montrant des dizaines de munitions disposées sur une table de manière à écrire «la loi du talion», un fusil-mitrailleur, un drapeau de Daesh et la Une du journal Le Monde du 16 mars 2017 avec une photo du candidat François Fillon, suivie d'un montage d'enfants victimes de bombardements en Syrie.
La vaste surveillance téléphonique des services de renseignement et les opérations de cyberinfiltration ont permis l’arrestation de Mahiedine Merabet et Clément Baur dans un appartement à Marseille. Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont pu saisir un fusil-mitrailleur, des pistolets et des centaines de munitions, ainsi que plusieurs kilos d’explosifs et une grenade artisanale.
Dix autres accusés
Les enquêteurs ont pu analyser les recherches numériques des deux suspects et trouver des cibles potentielles, notamment des clubs libertins, un restaurant casher, et même un meeting de Marine Le Pen à Marseille le 19 avril 2017.
Si Clément Baur a assumé être en accord avec l’idéologie de Daesh, il a cependant assuré ne jamais avoir voulu commettre d’attentat contre des civils, mais plutôt causer des «dégâts matériels». Mahiedine Merabet a de son côté déclaré avoir voulu faire un «coup d’éclat» en faisant exploser une grenade artisanale à côté du meeting de Marine le Pen, sans intention de tuer.
Dix autres individus sont jugés à partir de ce jeudi aux côtés des deux principaux accusés, car soupçonnés d’avoir fourni des armes et des munitions. Le verdict sera rendu le 3 février prochain.