Le conseil des prud’hommes de Thionville (Moselle) doit rendre sa décision ce vendredi, saisi par 122 anciens salariés d’usines d'ArcelorMittal au titre de préjudice d’anxiété, en raison de leur exposition à l’amiante.
Une reconnaissance de leur souffrance. 122 anciens salariés de plusieurs usines du groupe sidérurgique ArcelorMittal ont saisi, en mars dernier, le conseil des prud’hommes de Thionville, en Moselle, au titre de préjudice d’anxiété, pour avoir été exposés pendant plusieurs années à l’amiante. Le conseil des prud'hommes doit rendre sa décision ce vendredi.
Si ces salariés ne sont pas nécessairement tombés malades en raison de ce minéral couramment utilisé pour l’isolation phonique mais dangereux pour la santé, ils affirment avoir peur de le devenir. Selon France Bleu, les plaignants ont affirmé avoir vu d’anciens collègues décéder de maladies de l’amiante (comme des cancers du poumon), même plusieurs années après l’exposition. La substance a par ailleurs été interdite en France en 1997.
Ces anciens salariés souhaitent donc faire reconnaître aux yeux de la justice leur angoisse de tomber malade et réclament chacun 15.000 euros. Le préjudice d’anxiété a été consacré en 2010 par la Cour de cassation, et permet l’indemnisation de travailleurs non-malades mais qui s’inquiètent, et qui doivent justifier de leur exposition à un produit dangereux pour la santé et l'anxiété en découlant.
En 2021, 760 anciens mineurs de charbon en Lorraine avaient obtenu la reconnaissance de leur préjudice d’anxiété pour avoir été exposés à des produits dangereux par la Cour d’appel de Douai. Ils avaient alors été indemnisés à hauteur de 10.000 euros chacun, au bout de huit années de procédure judiciaire.