Dans une tribune publiée dans la presse ce jeudi 22 décembre, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a indiqué ses priorités pour réformer efficacement le système éducatif français dès 2023.
Un plan de route composé de gros chantiers. Dans une tribune intitulée «Pourquoi nous devons réformer l’école» et publiée dans Le Monde ce jeudi, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a dévoilé ses axes prioritaires pour réformer le système éducatif français dès 2023.
Notre système scolaire est le symbole le plus vif et le pilier essentiel de notre République. Et pourtant les constats sont durs.
Trois exigences guident mon action. Ma tribune publiée dans @lemondefr de ce jour et à retrouver sur https://t.co/GtNan3psjn— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) December 22, 2022
«J'annoncerai dans quelques semaines un éventail d'actions visant à favoriser la mixité», a assuré l’homme de 57 ans, tout en soulignant son intention de renforcer l'égalité des chances. «Une école qui, tout en la promettant n'accorde pas l'égalité, produit non seulement des injustices, mais aussi une défiance et un sentiment de colère dans les classes populaires», a expliqué ce dernier.
Le ministre a précisé que «des objectifs seront assignés aux recteurs d'académie qui, en lien avec les collectivités territoriales, pourront notamment agir sur les affectations scolaires. L'enseignement privé sous contrat devra apporter sa contribution à cet effort».
Dans sa feuille de route, Pap Ndiaye a aussi prévu d’engager «le chantier de la refonte de la carte de l’éducation prioritaire». Selon Eduscol, le site du ministère de l'Education, plus de 1,7 million d'élèves bénéficient actuellement des différents dispositifs de l'éducation prioritaire.
PAP NDIAYE souligne De nombreuses dérives
Le ministre concède que «les constats sont durs» pour le système éducatif français, à la fois sur le niveau des élèves et sur «la crise du recrutement des professeurs».
Il a également relevé «une défiance générale marquée par la montée en puissance du secteur privé et par le scepticisme exprimé d'une partie des parents».
A partir de ces constats, Pap Ndiaye a rappelé des chiffres inquiétants pour le domaine, à savoir qu’«un Français sur deux ne fait pas confiance à l’institution scolaire alors que les trois quarts d’entre eux l’accordent aux professeurs».
Le niveau des élèves en baisse en France
Autre signe alarmant souligné par l’homme politique : la baisse du niveau scolaire des élèves français depuis quelques années. «Les résultats aux évaluations nationales et internationales ne sont pas satisfaisants. Disons-le clairement : le niveau d'ensemble baisse !», a regretté le ministre.
Pour endiguer ce phénomène, il a souligné la nécessité d’«insister sur les enseignements fondamentaux, en particulier en CM1, CM2 et 6e». Selon lui, un travail spécifique sur «l'orthographe, la conjugaison et la grammaire» devra être mené, ainsi qu’une «consolidation du français et des mathématiques en 6e».
Début décembre, le ministère de l’Education a publié une enquête témoignant d’une baisse progressive du niveau d’orthographe des élèves de CM2 en France entre 1987 et 2021.
«La rupture entre le CM2 et la 6e est trop forte. Elle renforce les inégalités scolaires plutôt qu'elle ne les réduit», a également regretté Pap Ndiaye. Pour cela, il annoncera des mesures spécifiques facilitant l’évolution de l’école primaire vers le collège dès le début d’année 2023. Il a ajouté que les passages vers les classes de 5e, 4e et 3e «feront l’objet d’une concertation» dans les prochains mois.