Alors que les inscriptions aux concours enseignants 2023 viennent de se terminer, les rapports de jury des épreuves 2022 sont affligeants. Le niveau des futurs professeurs des écoles est faible, et notamment en français.
Les différentes académies partagent le même constat et tirent la sonnette d’alarme. Si le niveau des élèves est souvent abordé et critiqué, c’est désormais celui des enseignants qui est questionné. D’après les remontées qui sont faites à l’Education nationale, les futurs professeurs des écoles ne maîtrisent pas correctement la langue française.
Les jeunes enseignants auraient des lacunes problématiques : erreurs de conjugaison, confusions en grammaire et vocabulaire pauvre. La source de ces lacunes ? L’apprentissage des jeunes professeurs lorsqu’eux-mêmes étaient élèves sur les bancs de l’école.
«L’école maintenant n’est plus l’école de nos grands-parents. La notion d’effort intellectuel, la notion de rigueur, la notion d’exigence, ne doivent pas être tabous. Ce sont des choses qu’on doit valoriser», a estimé auprès de CNEWS Laurent Hoefman, président du syndicat national des écoles et directeur d’école. «Or, dans les programmes, on n’en fait plus mention depuis déjà plusieurs années» a-t-il déploré.
Autre aspect vivement critiqué chez les jeunes enseignants : la culture générale. Leurs références seraient en effet trop limitées. «On a abandonné la littérature classique depuis déjà pas mal d’années. Les programmes s’adaptent à une baisse de niveau régulière» a encore regretté Laurent Hoefman.
D’après son syndicat et lui-même, l’Education nationale manque d’exigence. Pour pallier la pénurie d’enseignants, le ministère envisage pourtant de positionner le concours de professeurs des écoles à Bac +3 au lieu de Bac +5 actuellement.