Un péage «positif» sera prochainement mis en place à Lille. Il consiste à attribuer un bonus aux automobilistes pratiquant le covoiturage ou ne roulant pas aux heures de pointe.
Petit cadeau de Noël pour les automobilistes bons élèves de l'agglomération lilloise. Ce vendredi soir, la Métropole européenne (Mel) a acté l'instauration d'un péage positif sur les autoroutes A1 et A23 à partir de l'été 2023.
Ce dispositif permettra aux conducteurs d'obtenir un bonus de deux euros par trajet pour ceux qui changent de moyen de transport, qui optent pour le covoiturage ou qui évitent les heures de pointe.
Le #ConseilMEL va mettre en place un dispositif écobonus « Changer, ça rapporte » pour lutter contre la pollution et les embouteillages.
Récompenser les usagers qui renonceront à utiliser leur voiture sur certains axes aux heures de pointe.
https://t.co/RRCxC9IHa6 pic.twitter.com/kbJ8TD4qWN— Métropole Européenne de Lille (@MEL_Lille) December 16, 2022
L'objectif selon Damien Castelain, président de la Mel, est de cibler «les auto-solistes» et de «répondre à l'urgence climatique par une action concrète», a-t-il déclaré sur le site internet de la Métropole.
Des conducteurs «volontaires»
Toutefois, la mesure n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air : elle se heurte à la protection des données personnelles. Pour être mise en place, elle nécessite la lecture automatique des plaques d'immatriculation. Or, il est impossible pour la Métropole de conserver ces informations sans l'accord des automobilistes.
Ainsi, ceux qui souhaitent profiter du système d'écobonus devront se porter volontaires dès le printemps 2023 pour faire partie du premier programme, dont la durée est limitée à neuf mois, avec un plafond à 5.000 inscrits pour l'été.
Ils seront récompensés s'ils choisissent de rouler en dehors des heures de pointe, s'ils pratiquent le covoiturage, mais aussi s'ils abandonnent le volant pour un mode de transport alternatif. Chaque trajet rapporté sur une appli dédiée qui ne sera pas fait en voiture donnera droit à un gain de deux euros et jusqu'à 80 euros par mois. Ce dispositif vise à inciter les usagers de la route à se tourner vers d'autres modes de transport tels que «le train, le vélo, pratiquer le télétravail ou les modalités dites hybrides (aller en voiture à une gare ou un parking relais)», détaille la Mel.
Au total, le dispositif s'établira sur trois ans, pour un coût de neuf millions d'euros.
Un montant jugé «très cher payé» par le groupe écologiste. Mélissa Camara, élue du groupe Métropole écologiste citoyenne et solidaire, a soutenu que «les métropolitains ont besoin d'alternatives efficaces, sécurisées et mieux réparties face au tout voiture. [Mais] pas de deux euros pour tenter de les convaincre de ne pas aller dans les embouteillages».
La mesure est une première en France et s'inspire d'une idée mise en place en 2015 dans la ville de Rotterdam (Pays-Bas). Les Néerlandais profitent eux d'un bonus de trois euros par trajet évité.