Alors que le risque de coupures de courant cet hiver inquiète, EDF a annoncé ce vendredi le redémarrage de deux réacteurs nucléaires supplémentaires, permettant au réseau électrique français de tourner avec 40 réacteurs sur 56.
A la veille d’une nouvelle baisse des températures, le réseau électrique français se renforce. Deux réacteurs nucléaires ont, en effet, été mis en service dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué la direction d’EDF. Au total, 40 réacteurs sont ainsi connectés au réseau, sur les 56 dont dispose le pays.
Concrètement, ce sont les réacteurs Bugey 3, près de Grenoble, et Dampierre 3, dans le Loiret, qui ont redémarré. La veille, le réacteur Cattenom 4, en Lorraine, avait repris la production d’électricité.
Selon EDF, ces 40 réacteurs en activité portent à 39 gigawatts (GW) la puissance disponible. Malgré ces remises en service, le niveau de production d’électricité nucléaire reste donc bas. Le parc nucléaire français dispose en effet, en théorie, d’une puissance maximum installée de plus 61 GW. C’est pourquoi la France est, pour la première fois depuis quarante-deux ans, importatrice d’électricité.
En cause : le retard pris dans les opérations de maintenance de plusieurs sites ainsi que des problèmes de corrosion.
Baisse de la consommation électrique en novembre
Pour l’heure, et malgré la chute des températures, le système semble tenir. Le gestionnaire du réseau de ligne à haute et très haute tension RTE a relevé une baisse de la consommation électrique de 8,3 % sur une semaine par rapport à la moyenne de la période 2014-2019. EDF a estimé de son côté cette baisse à -10 % en novembre, par rapport à novembre 2021.
Pour autant, le risque de délestages en début d’année 2023 n’est pas exclu. Le système Ecowatt a ainsi été mis en place pour prévenir les consommateurs d’éventuelles coupures. Un code couleur précise le niveau de tension électrique du pays et la conduite à adopter. En vert, la consommation est normale. En jaune, la consommation est élevée. En orange, le système électrique est tendu. Et en rouge, le système électrique est très tendu. Dans ce dernier cas, les coupures risquent d’être inévitables si la consommation ne diminue pas.
RTE et Enedis organisent d’ailleurs ce vendredi un exercice de grande ampleur afin d’anticiper le risque de coupures, en testant les procédures et modes de communication.
En outre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire se rend ce même jour en compagnie du nouveau PDG d'EDF, Luc Rémont, à la centrale de Penly en Normandie dont les réacteurs à l'arrêt doivent redémarrer début 2023.