La région Ile-de-France a indiqué suspendre ses financements pour 2023 aux Ateliers Médicis, site culturel en Seine-Saint-Denis, qui accueille en résidence l’auteur aux tweets antisémites et misogynes Mehdi Meklat.
Plus d’argent de la région pour les Ateliers Médicis. La région Ile-de-France a publié mercredi soir un communiqué indiquant qu’elle suspend ses financements de 2023 à cet espace culturel basé en Seine-Saint-Denis. La collectivité présidée par Valérie Pécresse regrette que l’établissement «propose pour la troisième année consécutive de soutenir un projet porté par Mehdi Meklat, qui pour rappel a tenu par le passé des propos antisémites, misogynes et homophobes sur Twitter». Le montant devait s’établir à 150.000 euros.
Expliquant avoir fait part, à plusieurs reprises, «de sa réprobation, de son mécontentement et de son incompréhension quant au financement des projets de M.Meklat», la région a indiqué «regretter» qu’Ateliers Médicis «s’obstine à soutenir une personne ayant tenu de tels propos inacceptables». «La Région Île-de-France considère que ces choix de programmation vont à l’encontre totale des valeurs de la République qu’elle véhicule et souhaite transmettre», a-t-elle asséné.
Épinglé en 2017 pour d'innombrables messages de haine
Elle a également souligné à l’AFP avoir suspendu le projet de versement de 5 millions d'euros pour construire un bâtiment définitif à l'établissement culturel, alors qu'elle a déjà déboursé 900.000 euros pour créer un lieu provisoire, à Clichy-Montfermeil.
En 2017, Mehdi Meklat, alors chroniqueur à France Inter et auteur «tendance» (il avait notamment fait la une de Télérama ou des Inrocks, aux côtés de Christiane Taubira), avait été épinglé pour d'innombrables messages antisémites, homophobes, misogynes ou racistes sur Twitter, écrits depuis 2010 sous pseudonyme («Faites entrer Hitler pour tuer les juifs», «Qu'ils crèvent» (en parlant des journalistes de Charlie Hebdo en 2014), «Je regrette Ben Laden, il aurait pu tout faire péter…»). Il avait présenté ses excuses et s'était mis en retrait de ses activités médiatiques, avant de revenir en publiant un livre.
Les Ateliers Médicis ont réagi en estimant que le projet porté par le trentenaire «porte haut les valeurs de citoyenneté et d'altérité» et se dit prêt à expliquer à la région pourquoi ils le soutiennent. Pour information, cet établissement, ouvert en 2018 et surnommé «Villa Médicis de banlieue», a l’ambition de devenir un grand lieu de création artistique.