Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a interdit l’entrée sur le territoire français du prédicateur yéménite salafiste Al-Mohammedi, qui devait intervenir dans le cadre d’un cycle de conférences à la grande mosquée de Chilly-Mazarin (Essonne).
Persona non grata. Alors qu’il devait participer à des conférences à la grande mosquée de Chilly-Mazarin (Essonne), le cheikh yéménite salafiste Al-Mohammedi, actuellement en tournée en Europe, ne pourra pas entrer en France, sur décision du gouvernement.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a en effet prononcé une interdiction administration de territoire (IAT) à son encontre.
En cause : «les propos prêtés à ce prédicateur salafiste, ou du moins les hadiths (recueil des actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons, ndlr) qu'il utilise à l'appui de ses interventions», explique le ministère de l’Intérieur.
Chrétiens et juifs qualifiés de «corrupteurs»
Lors de ces interventions, le prédicateur a notamment qualifié les juifs et chrétiens de «corrupteurs». A propos des femmes, Al-Mohammedi «cite des hadiths stipulant qu'un homme doit fermer les yeux quand il croise une femme, et que la source de tout mal provient des femmes». Il recommande également les «châtiments corporels pour ceux qui ne respectent pas les préceptes religieux pour les voleurs».
Selon l'Intérieur, il appelle en outre «les musulmans à quitter les pays non-musulmans pour pouvoir respecter les préceptes de leur religion» et «à ne rien partager avec les non-musulmans».
Un ensemble de propos, «tenus en 2020», qui, selon Beauvau, constituent un «encouragement au séparatisme et au repli communautaire».
Outre l’interdiction de venue en France du prédicateur yéménite, la mairie de Chilly-Mazarin «devrait dans les prochaines heures interdire la conférence» prévue à la mosquée.