En visite d’État aux États-Unis, Emmanuel Macron doit faire une dernière escale à la Nouvelle-Orléans ce vendredi 2 décembre. Cette étape est très symbolique car elle constitue, pour le président de la République, une occasion de réaffirmer la francophonie sur fond de liens entre la France et son ancienne colonie de Louisiane.
Un dernier arrêt avant le retour dans l’Hexagone. Alors que la visite d’État aux Etats-Unis d'Emmanuel Macron s’achève ce vendredi 2 décembre, le président de la République profitera de cette dernière journée pour se rendre à la Nouvelle-Orléans, «terreau de culture et de francophonie dans le pays et témoin de premier ordre des conséquences du dérèglement climatique», a fait savoir l'Elysée.
Cette visite, qui représente tout un symbole, est une occasion, pour la France, de retisser ses liens avec son ancienne colonie française de Louisiane. Il s’agit également de la première visite d’un président français depuis Valéry Giscard d'Estaing, en 1976.
«Il sera bon d'illustrer à la Nouvelle-Orléans tous ces liens qui viennent de loin, puisque nous sommes le «oldest ally» («le plus vieil allié», ndlr), mais nous avons aussi aux États-Unis une empreinte culturelle et sociale», a affirmé l’Élysée.
«À La Nouvelle-Orléans, le Président veillera à dire deux choses. La première que nous venons de quelque part, preuve en est avec notre histoire en Louisiane. Et, d'autre part, que nous allons aussi quelque part, ce qui s’illustre dans l'intensité de notre présence aux États-Unis», a ajouté le palais présidentiel.
En effet, fondée en 1718, la Louisiane devient espagnole en 1762, avant de redevenir française en 1800 pour, enfin, être vendu aux États-Unis en 1803. Mais, malgré le changement de «culture», les Louisianais sont restés attachés à la France et à la langue française, ce que Washington a longtemps vu d'un mauvais oeil. Souhaitant imposer l’anglais à toute sa population, les États-Unis ont en effet décidé d’interdire l’enseignement du français dans ce territoire par l’intermédiaire de la loi de 1921 et les enseignants avaient même le droit de punir les élèves qui parlaient français en classe ou en cours.
Le français et la culture mis à l’honneur
«Dans les années 1940, les francophones deviennent ainsi minoritaires en Louisiane et la préservation du français est menacée. En 1968, conscient de la situation, James Domengeaux, un influent avocat de la ville de Lafayette, lança un cri d'alarme. Il fit adopter une série de lois au Sénat et à la Chambre des représentants qui donnèrent au français un statut spécial en Louisiane en autorisant son enseignement au primaire, secondaire et en obtenant que les universités louisianaises forment des enseignants de français», rapporte le centre de la francophonie des Amériques.
«La même année, il crée le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), un organisme gouvernemental qui a pour objectif de préserver et valoriser l'héritage francophone en Louisiane et de favoriser l'enseignement du français», ajoute l'institution.
Aujourd’hui, les estimations du centre de la francophonie des Amériques font état de plus de 250.000 francophones. «Les classes d'immersion française sont de plus en plus populaires, des centaines d'élèves sont sur les listes d'attente et une nouvelle génération de Louisianais est prête à prendre la relève et à continuer à faire rayonner l'héritage francophone de la Louisiane», a estimé l’Organisation.
Au cours de cette dernière étape de la visite d’État, Emmanuel Macron doit rencontrer John Bel Edwards, gouverneur démocrate de Louisiane. Il devrait annoncer, à cette occasion, le lancement d'un fonds pour la langue française qui permettra sa meilleure diffusion et son meilleur apprentissage dans les écoles américaines.
«Nous aurons aussi à La Nouvelle-Orléans des moments importants où nous pourrons notamment promouvoir le sport dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris, en présence d'un certain nombre d'athlètes français et américains», a indiqué l’Élysée.
Après une séance de questions sur le climat et l’environnement, Emmanuel Macron aura également un moment consacré à la culture et aux industries culturelles en déambulant dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Le président prévoit enfin de dîner, vendredi soir, avec des acteurs des industries créatives et culturelles avant son retour en France.