La restauratrice d'Hendaye qui avait refusé l’entrée à son établissement à une femme voilée, en mai dernier, a été condamnée à une amende de 600 euros.
La vidéo avait surgi sur le web, à la fin du mois de mai dernier. La scène montrait une restauratrice d'Hendaye refuser l’entrée de son établissement à une femme voilée, arguant qu’elle était «habillée comme à la préhistoire». Six mois jour pour jours après les faits, ce mardi 29 novembre, le tribunal correctionnel de Bayonne lui a infligé une amende de 600 euros, pour «discrimination fondée sur la religion».
Elle devra aussi verser 1.300 euros au titre du préjudice moral subi par la cliente et son fils, et effectuer un stage de citoyenneté «en vue de l'apprentissage des valeurs de la République», a précisé le tribunal.
La plainte avait été déposée par le fils de la femme voilée (qui avait tourné la séquence), en se constituant partie civile. Son avocat avait estimé lors du procès, survenu à la mi-novembre, que c’est « parce qu’elle est musulmane qu’on lui a refusé l’entrée dans l’établissement». La procureure avait de son côté parlé de propos «infamants», pointant que «le principe de laïcité n’est pas anti-religion, mais un principe de tolérance», avait rapporté France Bleu. Ce que la prévenue n’aurait pas compris, selon elle.
«Symbole de soumission»
La restauratrice s’était défendue en arguant qu’il ne s’agissait pas d’une «affaire de religion». Justifiant l’utilisation du mot «préhistoire», elle avait indiqué : «cela me renvoie à mon passé sous Franco lorsque l’on manquait de liberté (elle est née en Espagne, ndlr)». Elle a aussi précisé qu’en retirant son voile, la plaignante aurait pu entrer dans le restaurant sans le moindre problème : «je voulais voir son visage que l’on ne voyait pas».
Son avocat avait aussi pointé l’autorité du fils sur sa mère. «C’est lui qui a décidé que sa mère n’enlève pas son voile, comme le montre la vidéo», avait-il asséné. Il avait aussi parlé de «symbole de soumission» envers cette femme, qui avait reconnu porter ce tissu depuis peu. «C’est cela la préhistoire, c’est cela la femme soumise», avait-il martelé, en demandant la relaxe. Sans succès, donc.