Évoquant sur CNEWS les violences à Mayotte ou en Guadeloupe, le professeur de criminologie Alain Bauer a estimé que la solution n’était pas l’envoi sur place de forces de l’ordre supplémentaires sur le terrain.
Invité de la Matinale de CNEWS ce lundi 28 novembre, Alain Bauer, professeur de criminologie, est revenu sur les violences à Mayotte, où l'île est devenue le théâtre d'affrontements entre bandes armées et surtout sur l'envoi de moyens militaires supplémentaires.
En effet, Emmanuel Macron a annoncé qu'il souhaitait envoyer à Mayotte plus de «moyens militaires (...) pour stopper les départs» de migrants vers l'île. De même, le chef de l'Etat a rappelé la décision du gouvernement de déployer à Mayotte le Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police.
«Il faut remettre de l'ordre dans les dispositifs»
Une sortie pointée du doigt par Alain Bauer, car pour ce professeur de criminologie «la force de l'ordre c'est la voiture-balai de la société, qui vient régler les problèmes que l'on n'a pas résolus avant». Ainsi, «il faudrait d'abord traiter les causes plus que les conséquences», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il y a aujourd'hui sur l'île «un mal-être, un problème décolonial, un problème de respect et il y a également un problème d'animation locale et de développement économique et social, sans oublier d'ordre et d'autorité, qui font partie de l'enjeu».
Or dans le processus, «c'est prévention, dissuasion et sanction», a détaillé Alain Bauer, mais «la prévention ou la sanction toutes seules, ça ne marche jamais». Ainsi, «il faudrait remettre de l'ordre dans les dispositifs, comme la re-scolarisation ou encore celui de trouver un débouché à l'issue de la scolarité.»
Enfin, ce spécialiste a insisté sur le fait qu'«il faut assumer que l'on a un passé, mais surtout, il faut aujourd'hui leur proposer un avenir».