Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy affronteront Olivier Faure au prochain congrès du Parti socialiste, en janvier 2023, pour tenter de lui ravir le poste de Premier secrétaire.
Trois candidats pour un poste. A l’issue d’un conseil organisé ce samedi 26 novembre par le Parti socialiste, trois candidats ont déposé des textes d’orientation qui seront soumis au vote des adhérents le 12 janvier 2023. Un second vote se tiendra le 19 janvier pour départager les deux finalistes, avant un grand congrès à Marseille, symbole d’une nouvelle ère pour le PS.
Au cours de ce congrès, le PS, par l’intermédiaire de son nouveau Premier secrétaire, devra trouver un accord pour renouveler ou non le partenariat avec la France insoumise, les écologistes, et les communistes pour rester dans la Nupes et conserver un groupe de 32 députés socialistes à l’Assemblée, malgré l’échec historique à la présidentielle de la candidate Anne Hidalgo (1,7%).
Nicolas Mayer-Rossignol pour refonder le PS sans la Nupes
Alors que le précédent congrès avait vu Olivier Faure (72%) triompher devant Hélène Geoffroy (28%), un troisième concurrent est entré dans l’arène : le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, avec un texte d’orientation intitulé «Refondations». Il est soutenu notamment par la maire de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que par des proches de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, toutes deux clairement opposées à la Nupes.
C’est donc ici que réside l’enjeu majoritaire de cette élection. Pour Carole Delga, qui avait signé une tribune dans le JDD avec Valérie Rabault, l’ex-cheffe des députés PS, la Nupes est une gauche «repliée sur elle-même avec des postures de déni, des appareils rabougris, des incantations sans lendemain et des égos démesurés uniquement préoccupés par leur destin présidentiel».
Un avis partagé par Nicolas Mayer-Rossignol qui estime être «la seule nouveauté» et «la seule voie capable de rassembler tous les socialistes». Dans son texte d’orientation, le nouveau candidat défend une «gauche humaniste, qui renforce et prolonge la construction européenne, qui ne confond pas la radicalité avec l’outrance», taclant ainsi directement la France insoumise.
Hélène Geoffroy à nouveau candidate
Face à lui, Hélène Geoffroy n’a pas dit son dernier mot. Soutenue par les «éléphants» du PS, comme le maire du Mans Stéphane Le Foll, elle a de son côté déposé un texte intitulé «Refonder, rassembler, gouverner». Dans ce texte, elle dénonce «l’effacement du PS» et annonce clairement qu’elle suspendra, si elle est élue, la participation du parti au sein de la Nupes.
Selon elle, il est indispensable d’organiser des «assises de la gauche» et un «contrat de projet» avec certains partenaires. «J’entends que les Verts veulent cultiver leur jardin et que Fabien Roussel, le patron des communistes, marque aussi des différences, il n’y a que nous qui serions inféodés à la France insoumise ?», s’est-elle exclamé ce samedi pendant le conseil.
Olivier Faure favori et soutenu
Une accusation à laquelle Olivier Faure, qui propose quant à lui un texte intitulé «Pour gagner», a immédiatement répondu : «Comment on bâtit le rassemblement de la gauche et des écologistes si on décide de sortir du seul endroit où la gauche se parle ?». Il a ensuite rappelé que le PS était «mieux entendu» parce que «nous avons dit que nous appartenons à la gauche, indéfectiblement». Il a également démenti avoir perdu la moindre autonomie depuis l’accord avec LFI.
Face à la motion de Nicolas Mayer-Rossignol, Olivier Faure a reconnu que «les différences étaient plus subtiles», mais il a questionné : «Où est-on, quand on est ni Nupes ni pas Nupes ?», il a ensuite invité le maire de Rouen à clarifier, tout en se disant «prêt à faire synthèse» avec lui.
De son côté, l’entourage d’Hélène Geoffroy souligne cependant que le maire de Rouen serait «plus proche de sa ligne» et que des discussions existent pour un éventuel rapprochement au second tour. Pour une cadre du PS proche d’Olivier Faure, il ne s’agit pas d’une «ligne politique» mais bien d’atteindre leur objectif qui serait de «changer l’équipe de tête».
Olivier Faure, qui défend un «socialisme écologique» et une meilleure répartition des investitures vers les nouvelles générations et les femmes, part cependant favori. Sept contributions générales avaient été présentées lors d’un conseil national début novembre, mais seulement trois textes d’orientation ont été déposés. Les auteurs des quatre autres contributions ont tous décidé de rejoindre Olivier Faure, notamment accompagnés par la maire de Nantes, Johanna Rolland.