Alors que le débat sur l'interdiction de la corrida fait rage, 13 matadors ont prévu d'effectuer un paseo (défilé qui ouvre une corrida, ndlr) ce mercredi devant l'Assemblée nationale.
Ils sont décidés à faire entendre leur voix. A la veille d'un vote pour faire abolir la corrida, 13 toreros ont décidé, ce mercredi 23 novembre, de protester contre ce projet.
Ces derniers, qui combattent les taureaux, vont ainsi effectuer un paseo, défilé qui ouvre une corrida, devant l'Assemblée nationale, a appris le service politique de CNEWS.
Un débat qui divise
L'Assemblée nationale doit en effet examiner jeudi la proposition de loi du député insoumis Aymeric Caron, visant à interdire la corrida «sur tout le territoire français».
Le texte porté par l'élu LFI de Paris vise également à modifier l'article 521-1 du code pénal, qui punit déjà la maltraitance animale, pour y inclure les courses de taureaux.
Son adoption s'annonce cependant compliquée. En effet, la commission des lois a donné un avis défavorable la semaine dernière.
La décision de mettre fin à la mort des taureaux après les combats avait d'ailleurs fortement divisé les élus de Renaissance.
Quelque 200 politiques ont même signé samedi dernier une tribune pro-corrida dans le JDD. Plusieurs responsables sont d'ailleurs apparus dans cette liste, notamment Jean-François Mattéi, qui dirige le groupe MoDem à l'Assemblée nationale.
La rue mobilisée
La question de la corrida s'est même étendue à l'extérieur de l'Hémicycle. Encore samedi dernier, des défenseurs et adversaires de la tauromachie se sont mobilisés dans toute la France.
De Dax à Béziers en passant par Auch ou Bayonne, villes de tradition taurine, les partisans de la corrida, soutenus par de nombreux élus de tous bords, se sont fait entendre pour défendre leur «patrimoine» et leur «richesse culturelle».
Des manifestations d'opposants étaient également annoncées ce week-end dans une quarantaine de villes.
Dans plusieurs d'entre elles, des opposants à la corrida ont recréé un spectacle lié à la mort pour dire, comme à Lyon où ils étaient une cinquantaine selon la préfecture, qu'«on ne peut pas s'amuser autour d’une tombe».
À Paris, devant près de 200 militants d'une dizaine d'associations et partis animalistes, quatre militants porteurs de cornes, accroupis et tête baissée, ont encadré une jeune femme déguisée en torero et porteuse de vraies banderilles.