Encore trop méconnu, le numéro d'urgence 3117 est pourtant un outil essentiel pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes qui surviennent dans les transports en commun franciliens. C'est en tout cas le message que souhaite porter Valérie Pécresse, qui incite les femmes victimes ou témoins à l'utiliser.
En visite au poste de commandement national sûreté SNCF ce mercredi 23 novembre, Valérie Pécresse, la présidente de la région et d'IDFM, a évoqué l'«omerta» qui existait encore autour des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes, notamment dans les transports en commun. A cette occasion, elle a rappelé l'importance du numéro d'urgence 3117, qui permet d'obtenir de l'aide – que l'on soit victime ou témoin – en cas d'agression.
Une prise en charge «efficace»
«Sur les 9 premiers mois de l'année 2022, 21 % des faits de violences sexuelles ou sexistes survenues sur la partie SNCF des transports en commun franciliens avaient été dénoncés via cette ligne, contre 74 % par les agents eux-mêmes (agents en gare, contrôleurs...)», s'est réjoui Frédéric Bellouard, le directeur adjoint des opérations de la sûreté ferroviaire (Suge), qui constate que «si le numéro n'est pas vieux, de plus en plus de personnes y font appel».
Depuis le centre d’appels 3117, c'est aussi l'occasion de souligner l'importance de la formation des répondants. Le 3117 est désormais disponible sur tout le réseau ferré d'@idfmobilites, il est complémentaire du SMS (au 31177), des bornes d’appel et des agents sur le terrain. pic.twitter.com/WGooOF6DxE
— IDF Mobilités (@IDFmobilites) November 23, 2022
A l'écouter, le système paraît d'ailleurs bien rodé, alors que la cellule dédiée a été installée au cœur même du poste de commandement national de la sûreté SNCF. Résultat, une fois l'appel avec une éventuelle victime ou témoin terminé, les agents du 3117 sont en capacité de déclencher l'envoi immédiat sur le terrain des équipes de la Suge, voire, au besoin, des forces de l'ordre.
En septembre dernier, l'appel d'une femme pour dénoncer les agissements répétés d'un homme sur la ligne P du Transilien avait permis d'arrêter ce «harceleur» grâce à sa description. Une opération de terrain avait même été organisée, lors de laquelle il avait été pris en flagrant délit. Résultat, pas moins de trois femmes avaient porté plainte contre lui, dont l'agent qui l'avait pris en charge à qui il avait mis une main aux fesses. Placé en garde à vue et mis en examen, il doit être jugé ce jour.
Une prise en charge «efficace» de la parole des victimes, selon Valérie Pécresse, qui estime que le 3117 est «beaucoup plus efficace» qu'un appel effectué à la police, «qui n'interviendra pas», selon elle. «Cela permet d'être mis en contact avec des agents socialement formés, prêts à intervenir», résume l'élue francilienne, qui a récemment annoncé son intention de créer ses propres brigades de sécurité dans les transports en commun franciliens.
Une application dédiée
Ce numéro d'urgence est également disponible sur l'application dédiée «Alerte 3117», sur laquelle il est possible de déclarer un incident – un problème de sécurité, une incivilité, un malaise ou encore des violences sexuelles et sexistes – en «toute discrétion». «On a voulu un système très discret, on peut soit téléphoner, soit faire un sms», explique encore Valérie Pécresse.
Sur cette application, «un pictogramme assez expressif de main aux fesses», comme elle s'en félicite, représente l'onglet réservé au signalement des violences à caractère sexiste ou sexuel. Parmi les quelque 11.000 appels reçus entre janvier et septembre 2022, environ 5 % concernaient des faits de violences sexistes ou sexuelles.
Et si les faits de violences sexuelles semblent en constante augmentation, la présidente de la région relève que cela est notamment dû au nombre de faits dénoncés, en forte hausse. Et se félicite d'ailleurs que l'on puisse désormais accompagner les victimes jusqu'au dépôt de plainte.
En attendant d'aller encore plus loin, Valérie Pécresse plaide pour une meilleure vidéo-surveillance dans les transports en commun. Si aujourd'hui beaucoup de trains sont équipés de systèmes de vidéo-protection, ils n'envoient pas directement les images en direct. Pour avoir accès aux images, il faut donc en faire la demande dans un maximum de 72h. D'où l'importance «de dénoncer rapidement les faits, et d'aller porter plainte», insiste Valérie Pécresse.