Alors que le Parlement vient d'officialiser ce mercredi 9 novembre la nomination de Jean Castex à la tête de la RATP, l'ancien Premier ministre a présenté les grandes lignes de sa politique lors d'une audition devant la commission de l'aménagement du territoire du Sénat.
L'ancien Premier ministre Jean Castex, officiellement nommé pour prendre la tête de la RATP qui connaît actuellement d'importantes difficultés d'exploitation en raison d'un manque de personnel sur fond d'un conflit social exacerbé, a annoncé son ambition de régler en priorité les problèmes de ressources humaines. «Le premier sujet sur la table», selon lui, alors que la RATP peine à offrir un service de qualité sur ses réseaux de métros et de bus, et qu'une grève qualifiée de «journée noire» est prévue ce jeudi 10 novembre.
Des difficultés en pagaille
Car c'est bien en réglant le problème de l'absentéisme et du manque de personnel qui pèsent sur l'entreprise que Jean Castex entend ensuite pouvoir rétablir un service de qualité, qui est, selon ses propos, sa «priorité des priorités». Pour cela, il prévoit d'établir sous trois semaines un «diagnostic partagé», afin de «trouver des outils supplémentaires» visant à lutter contre l'absentéisme et accélérer le recrutement, avec un «enjeu de qualité de vie au travail».
Il compte également faire «un état des lieux très précis de ce qui marche et de ce qui ne marche pas» avec Ile-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports en commun franciliens, présidée par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. Et ce, alors que cette dernière vient de demander à la RATP de revenir à une offre pleine à 100 %, deux ans après avoir décidé de la réduire en raison de la crise sanitaire. Autant dire mission impossible tant les conducteurs de métros et plus particulièrement de bus manquent à l'appel.
La tâche qui attend l'ancien chef du gouvernement – qui a d'ailleurs été lui-même remplacé à ce poste par l'ancienne directrice de la RATP Elisabeth Borne – va donc être rude. Pour parvenir à faire revenir l'ordre et la discipline dans le groupe, Jean Castex promet cependant un changement de méthode, avec de l'«écoute», de la «concertation» et de la «proximité». De quoi rassurer les agents qui déplorent justement depuis des mois «de ne plus être écoutés» par la direction.
En parallèle, il entend se reconcentrer sur ce qui est, selon lui, «le cœur de métier» de la RATP, c'est-à-dire la présence humaine au contact des voyageurs, citant la ponctualité, la régularité, la propreté, la sécurité, la lutte contre la fraude, la qualité de l'information donnée aux voyageurs et la modernisation de la billettique, soit l'outil automatisé de gestion des titres de transport comme les bornes automatiques. Lui souhaite «humaniser au maximum le service», sous-entendant que le groupe s'était peu à peu «détourné de sa mission première et fondamentale», en multipliant les filiales dans le monde entier ces dernières années.
Enfin, autre difficulté qui se présente face à lui, la question de l'envolée de la facture énergétique de la RATP va être un gros sujet à traiter. Mais loin de l'effrayer, «ce n'est pas fait pour me décourager», a-t-il assuré aux sénateurs, estimant que cette donnée allait «aiguillonner» son travail, qui commence sur les chapeaux de roue.