Les deux principaux syndicats de magistrats organisent une journée de grève ce mardi 22 novembre, un an après une tribune dénonçant leurs conditions de travail, faute d’une réponse «efficace» apportée aux difficultés du système judiciaire.
Alerter sur l’état de l’institution judicaire. L’Union syndicale de la magistrature (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM) organisent ce mardi 22 novembre une journée de grève. Un an après une tribune dénonçant leurs conditions de travail, rien ne semble s’être arrangé pour les magistrats.
«Nos conditions de travail sont toujours aussi difficiles et l'épuisement de tous gagne du terrain», dénoncent dans un communiqué l’USM et le SM.
Si des audiences prévues cette journée seront renvoyées, la mobilisation prévoit de s’étendre à Paris et dans certaines régions. «Cette mobilisation sera intersyndicale et interprofessionnelle, les fonctionnaires de greffe et avocats étant associés à cet événement», ajoutent-ils.
Des conditions de travail toujours insuffisantes
La tribune des magistrats publiée le 23 novembre 2021 alertait déjà sur le mal-être et la souffrance au travail, ayant suscité une mobilisation nationale inédite des acteurs du monde judiciaire réclamant davantage de moyens.
Un an après, selon le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, la justice serait «réparée », prête «à être modernisée» et le nombre de magistrats «bientôt le bon».
Une vision bien éloignée de celle des magistrats : «en tant que professionnels qui exerçons au quotidien, nous mesurons au contraire l'insuffisance des mesures prises», malgré une hausse historique de 8% du budget de la justice, expliquent-ils.
«Face à une charge de travail titanesque, nous sommes toujours contraints de dégrader la qualité de nos décisions au pénal comme au civil, d’utiliser nos congés et notre droit à formation pour rendre la justice dans des délais acceptables», assurent-ils.