Le Sénat a approuvé l’utilisation de l’huile de friture comme carburant pour les «flottes captives», c’est-à-dire pour les véhicules d’entreprises ou de collectivités ayant une pompe dédiée. Si ce biocarburant est uniquement réservé aux anciens moteurs diesel, il pourrait néanmoins se démocratiser chez les particuliers.
Une alternative écologique pour les vieux moteurs diesel. Dans la nuit de lundi à mardi, le Sénat a approuvé l’utilisation de l’huile de friture comme carburant pour les «flottes captives», à savoir les véhicules d’entreprises ou de collectivités ayant une pompe dédiée.
Cette idée, proposée par le député écologiste Julien Bayou il y a quelques mois, avait été acceptée en juillet dernier par l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi «pouvoir d’achat». Retoquée par le Conseil constitutionnel, elle a finalement été validée la nuit dernière dans la version du projet de budget soumise au 49.3.
L'expérimentation sur des flottes captives a pour objectif «de progresser, puisqu'il y a à la fois le suivi, les carburants, les réglages et les industriels qui sont autour de ce dispositif», selon le rapporteur général du budget Jean-François Husson (LR). Avec l’homologation de ce carburant, la France a ainsi rejoint de nombreux voisins européens et a pour vocation d’encourager le recours à ce type de biocarburants.
Seuls certains moteurs diesel sont concernés
Pour utiliser cette alternative écologique, il est nécessaire de posséder un véhicule diesel spécifique. Pour avoir accès à l’huile de friture comme carburant, il faut posséder un moteur atmosphérique, populaire dans les années 1990, ou une pompe à injection, présente sur les moteurs de marque Bosch uniquement. Pour résumer, seuls les modèles diesel conçus avant 2000 en possèdent et peuvent en bénéficier. Pour toutes les autres motorisations diesel, le risque de son utilisation est d'abimer les injecteurs mis en place depuis deux décennies.
Les particuliers qui ont en leur possession l’un des modèles décrits plus haut peuvent techniquement rouler avec ce biocarburant mais cette pratique est actuellement interdite par la loi. En effet, l’huile de friture n’est pas taxée comme le diesel ou l’essence, ce qui représente un grand manque à gagner pour l’Etat. En légiférant sur ce biocarburant, les élus tricolores ont ouvert la voie à sa démocratisation prochaine, à condition que le test soit concluant avec les «flottes captives».