Réunis ce mardi 15 novembre au Conseil de Paris, les élus parisiens ont vivement débattu de l'augmentation de la taxe foncière, dans le cadre du débat d'orientation budgétaire (DOB). Refusant cette mesure, les élus de la droite parisienne, membres du groupe Changer Paris et menés par la maire du 7e arrondissement Rachida Dati, ont préféré quitter l'hémicycle.
Une semaine après avoir annoncé son choix d'augmenter la taxe foncière de 52 % pour les propriétaires parisiens, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo impose sa mesure ce mardi, devant les élus parisiens réunis au Conseil de Paris. L'édile a ainsi défendu une «gestion saine» de la Ville, dans un «contexte de crise nationale et internationale» et alors que «toutes les communes font face à des situations inédites». «Nous faisons un choix : celui de refuser de dégrader nos services publics», a-t-elle asséné.
Un «outil de solidarité»
Présentée comme un «outil de solidarité entre les Parisiens», l'augmentation de la taxe foncière «de 7 points», comme Anne Hidalgo l'avait annoncé, aura bien lieu pour l'année 2023. Et si elle a reconnu qu'elle s'était bien «engagée à ne pas augmenter les impôts des Parisiens», elle a souligné qu'elle «aurait préféré tenir cet engagement, préféré que l'Etat puisse être le partenaire de la ville», avant de lancer : «alors oui gouverner, c'est choisir».
Gouverner c'est choisir. Nous décidons avec la majorité municipale d'augmenter la taxe foncière des propriétaires pour maintenir nos services publics et accélérer la transformation écologique de Paris. pic.twitter.com/K9SfzJAvf5
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 15, 2022
En face, les élus d'opposition présents dans l'hémicycle ont regretté le choix de la maire, à l'instar de la députée Maud Gatel, la présidente du groupe des élus MoDem, Démocrates et Ecologistes, qui a regretté la «gestion [financière] à courte vue» de l'exécutif, évoquant une «décision inéluctable». «L'augmentation de la taxe foncière vous permet de boucler le budget et de retrouver des marges de manœuvre», a-t-elle rectifié, qui restent néanmoins insuffisantes à ses yeux.
«La vérité impose de dire que «les dépenses non maîtrisées, le recours massif à l'emprunt, l'artifice comptable pour boucler chaque année votre budget ne laissait d'autre choix que d'augmenter les impôts», a regretté l'élue.
Même chose du côté des élus indépendants et progressistes, parmi lesquels la maire du 5e arrondissement de Paris Florence Berthout, qui a comparé la Mairie de Paris à «un vaisseau-amiral qui prend l'eau». «La Ville a continué à dépenser à tout-va, sans que la qualité de vie des Parisiens n'en soit sensiblement améliorée», a-t-elle fait savoir, déplorant à son tour «la dégradation financière de la ville». « Avez-vous prévu de réduire la course effrénée à la dépense pour rompre cette spirale mortifère ?», s'est-elle interrogée.
Les élus de la droite absents
De leur côté, les élus de la droite parisienne ont préféré – comme ils l'avaient annoncé – quitter le Conseil de Paris. Membres du groupe Changer Paris présidé par la maire du 7e arrondissement Rachida Dati, les élus LR ont en effet expliqué ne pas vouloir participer à «cette parodie de débat budgétaire». Sur CNEWS, la maire du 7e a dénoncé «la fuite en avant budgétaire qui conduit Paris à la faillite», soulignant qu'«aujourd'hui, Paris avait 10 milliards d'euros de budget et autant de dettes».
Un comportement fustigé par le président du groupe des élus communistes au Conseil de Paris, Nicolas Bonnet-Ouladj, qui dénonce le boycott des élus de la droite parisienne. «La droite ferait mieux de balayer devant sa porte. Car si la taxe foncière passe à 20 % à Paris, elle est de 56 % à Angers, de 55 % à Amiens, de 54 % au Havre», a-t-il énuméré sur Twitter, rappelant que «le point commun entre toutes ces villes» étaient qu'elles étaient toutes «dirigées par la droite».