En pleine crise de l’énergie et face aux enjeux climatiques, le gouvernement a opté pour la sobriété énergétique. Mais lors que les fonctionnaires ont été invités à réduire leur vitesse à 110 km/h sur les autoroutes pour leurs déplacements professionnels, Elisabeth Borne a indiqué ne pas vouloir généraliser la mesure.
Faut-il limiter la vitesse sur les autoroutes pour lutter contre le réchauffement climatique et économiser de l’énergie ? Non, selon la Première ministre Elisabeth Borne, invitée sur BFMTV ce lundi, qui a estimé qu’on «ne peut pas fonctionner à coups d’interdictions» bien qu’il faille «informer sur les économies qu’on peut faire en roulant moins vite».
Alors qu’une tribune publiée fin octobre dans le Journal du dimanche, signée par plusieurs personnalités comme Yann-Arthus Bertrand ou Jean-Marc Jancovici, appelait les automobilistes à «rouler moins vite pour sauver la planète», Elisabeth Borne a de son côté jugé que ce n’était «pas la bonne voie d’imposer aux Français» de réduire leur vitesse sur les autoroutes.
«Il y a des gens qui ont besoin de se déplacer sur les autoroutes et qui peuvent avoir des contraintes de temps, c’est important d’informer sur les économies qu’on peut faire en roulant moins vite, sur l’intérêt que ça peut présenter pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais on ne peut pas fonctionner à coups d’interdictions», a-t-elle précisé, tout en rappelant que passer de 130 à 110 km/h permet de réduire sa consommation de 20%.
Les fonctionnaires oui, les autres non
Cette idée de limiter la vitesse sur l’autoroute est revenue dans le débat public à l’occasion d’une nouvelle mesure du gouvernement qui impose depuis le début du mois d’octobre aux fonctionnaires de limiter leurs vitesses à 110 km/h sur l’autoroute et à 100 km/h sur les voies rapides, dans le cadre de leurs déplacements professionnels.
Une mesure que la Première ministre ne souhaite donc pas généraliser en laissant toutefois le choix aux Français de gérer leur vitesse comme bon leur semble. «Je ne suis pas pour qu’on empile les mesures contraignantes sur nos concitoyens», a-t-elle conclu.
149 euros par an d'économies
Selon une récente étude, réduire sa vitesse de 20 km/h sur l’autoroute permettrait non seulement de réduire de 20 à 25% sa consommation énergétique, mais aussi de faire une économie annuelle moyenne de 125 euros, soit un gain de 0,3% de pouvoir d’achat pour un revenu annuel de 38.000 euros par ménage.
Il en va de même pour les routes limitées à 90 km/h, où une baisse de 10 km/h engendrerait une économie annuelle de 24 euros par ménage, soit «un gain de 0,1% de pouvoir d’achat», précise l’étude.
Au total, 149 euros seraient donc économisés en moyenne, soit un gain de 0,4% de pouvoir d’achat chaque année pour les ménages. A noter qu’à ces bénéfices peuvent s’ajouter des gains écologiques et en matière de sécurité.