L’ancien Premier ministre Jean Castex, qui occupait le poste de président de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France depuis son départ de Matignon, vient d'être nommé à la direction de la RATP ce mercredi 19 octobre.
Le siège était vacant depuis le récent départ de Catherine Guillouard, qui a quitté ses fonctions pour raisons personnelles le 30 septembre dernier. L'ancien Premier ministre Jean Castex vient d'être nommé, ce mercredi 19 octobre, directeur général de la RATP par le président de la République Emmanuel Macron.
Un nouveau directeur attendu de pied ferme
Une rumeur qui courait déjà depuis quelques heures, officialisée sur les réseaux sociaux par plusieurs personnalités politiques. A l'instar de la présidente de région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse qui s'est dit «heureuse» ce mercredi matin «de voir Jean Castex reprendre les rênes de la RATP à un moment si crucial».
Heureuse de voir @JeanCASTEX reprendre les rênes de @ratpgroup à un moment si crucial. Espérons que son arrivée mettra fin à l’indifférence et à l’inaction du gouvernement vis-à-vis des transports du quotidien et de leurs usagers !
— Valérie Pécresse (@vpecresse) October 19, 2022
«Espérons que son arrivée mettra fin à l'indifférence et à l'inaction du gouvernement vis-à-vis à des transports du quotidien et de leurs usagers», a-t-elle ajouté, dans un contexte où l'élue francilienne réclame depuis des mois à l'Etat de reprendre à son compte les 2 milliards d'euros de sa dette liée à la crise sanitaire du Covid-19.
Après un mandat plus que mouvementé à Matignon, Jean Castex – qui récupère un poste qui a été autrefois occupé par l'actuelle Première ministre Elisabeth Borne – a en effet obtenu le feu vert de la Haute autorité de transparence de la vie publique, qui a «donné un avis favorable» à cette nomination dans la soirée de mardi, confirmant une information du site spécialisé Mobilettre.
Et s'il avait été question un temps qu'il prenne la tête de la SNCF, l'ancien Premier ministre avait finalement été nommé à la tête du conseil d'administration de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit France), avant que le président de la République Emmanuel Macron ne lui propose ce nouveau poste à la RATP.
Un accueil mitigé
Selon Mobilettre, «en tant que Premier ministre, Jean Castex a rendu plusieurs arbitrages relatifs au contexte institutionnel dans lequel la RATP va évoluer (...) ou sur la confirmation du monopole du GPSR (le service de sûreté maison de la RATP) sur les lignes du Grand Paris Express», prévu par la loi d'orientation des mobilités.
Une bonne nouvelle si l'on en croit les associations d'usagers, dont le collectif «Plus de trains», qui se félicite de voir arriver «une figure qui s’intéresse aux transports collectifs», «connaît bien le chef de l’Etat et la présidente de la Région» et «paraît attaché au dialogue social». Pour autant, «il va avoir du boulot, en commençant par les bus», souligne le porte-parole du collectif.
Lui rappelle que contrairement à ce que les autorités publiques laissent parfois paraître, «l'enjeu clé RATP, ça n’est pas les six semaines de coupe du monde de Rugby et de JO», mais «de transporter correctement les usagers chaque jour durant les 300 prochaines semaines et de gérer la grave pénurie de conducteurs et le malaise social».
De leur côté, les syndicats sont moins confiants. «Compte tenu du cursus du garçon, on l'attendait pas forcément ici», a déclaré Bertrand Dumont, co-secrétaire du syndicat Solidaires RATP, ce mercredi à franceinfo.
«Que ce soit Elisabeth Borne, Madame Guillouard ou Monsieur Castex, malheureusement la politique de privatisation et de casse totale de l'entreprise publique de transports parisienne sera la même. Ça ne va pas changer grand-chose, peut-être un peu sur la forme et encore. En tout cas, sur le fond, à la virgule près, le projet sera le même», a-t-il estimé.