Pas moins de 31 enfants atteints de la bronchiolite ont dû être transférés depuis l'Ile-de-France vers d'autres régions françaises, en raison de la saturation des services pédiatriques franciliens. Le ministre de la Santé François Braun doit recevoir le personnel soignant pour travailler à une meilleure organisation hospitalière ce mercredi 2 novembre.
Des services d'urgences pédiatriques saturés, et un ministre attendu au tournant. Alors que François Braun, le ministre de la Santé, doit recevoir ce mercredi les professionnels de la pédiatrie pour travailler sur l'avenir de cette filière en crise, l'épidémie de bronchiolite continue de s'accélérer en Ile-de-France, la région la plus touchée, depuis laquelle il a fallu transférer 31 enfants malades afin qu'ils soient hospitalisés dans des régions moins touchées.
Un «grand plan» proposé au printemps
En visite à Necker ce mardi, le ministre a assuré vouloir «engager des actions supplémentaires pour soutenir l'hôpital». En outre, il a également promis un «grand plan» sur l'avenir de la filière de santé de l'enfant, qui sera proposé au printemps. Une maigre satisfaction pour les professionnels du secteur, actuellement plongés dans une crise liée à des conditions de travail insatisfaisantes et à un manque de personnel, et ce, en pleine épidémie de bronchiolite.
Parce que je sais que la situation est difficile, j’ai tenu à être aux côtés des équipes de pédiatrie et du SAMU de l’@hopital_necker. Demain, je réunirai l’ensemble des professionnels de la filière. Nous allons engager des actions supplémentaires pour soutenir l’hôpital. pic.twitter.com/MqzqW0koP5
— François Braun (@FrcsBraun) November 1, 2022
Sur les réseaux sociaux, les témoignages ne manquent pas ces derniers jours, illustrant les difficultés rencontrées par le personnel soignant pour faire leur travail du mieux possible mais aussi sur les conditions parfois désastreuses dans lesquelles sont reçues les familles. C'est le cas notamment de Marion G. qui explique avoir «vécu la guerre aux portes de Paris» aux urgences pédiatriques de Versailles, et ce, malgré un personnel qui «reste pro, patient et compétent [...] aux petits soins pour tous».
«La guerre aux urgences pédiatriques à Versailles : avec les urgences de Mantes et Poissy fermées par manque de personnel, ici, c'est totalement saturé», témoigne cette mère de famille, venue pour la bronchiolite de sa fille, qui explique «avoir peur» : «non pas pour demain mais pour aujourd’hui. Pour mes enfants. Pour mes parents». «Où allons-nous si de telles conditions existent alors que le Covid est plutôt bas ?», s'interroge-t-elle encore, confiant les paroles de cette infirmière : «on arrive en pleurant, des collègues démissionnent, plus personne ne veut venir travailler».
Même constat pour Florence D, qui a passé plus de 12 heures aux urgences pédiatriques avant que ne soit décelée la pneumopathie de son fils et qui raconte une nuit passée à observer le personnel «submergé, parfois insulté, «qui court sans arrêt, se plie en 2 pour nos enfants [...] pour les soigner, les rassurer, leur chanter une chanson». «Il est urgent de sauver ce qu'il y a de plus cher ! Notre système de santé est unique, nous devons le préserver, et à présent le sauver», lance cette mère de famille. Et de conclure : «l'état d'urgence est déclaré pour nos soignants qui n'y arrivent plus, épuisés».