Dix personnes ont été présentées à des magistrats, suspectées de faire partie d'un important réseau de trafic de cocaïne, drogue expédiée depuis les Antilles pour irriguer les consommateurs de l'Est de la France. Parmi les individus arrêtés figure celui qui est soupçonné d'être la tête de réseau en Guadeloupe mais aussi des «grossistes» de Strasbourg.
C'est un travail long et minutieux qui aura nécessité l'implication sur plusieurs mois d'enquêteurs de l'Ofast (Office anti-stupéfiants) et de la police judiciaire de Guadeloupe et de Strasbourg.
Depuis 2021, les limiers remontaient la trace d'un réseau de trafiquants de cocaïne, importée en provenance d'Amérique latine vers les Antilles, où transitait cette drogue dure avant d'être dissimulée dans des containers en direction du Havre. Les malfrats locaux venaient de Strasbourg pour la ramener dans l'Est afin fournir les consommateurs de cette région.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, neuf personnes avaient été interpellées alors qu'elles déchargeaient des kilos de stupéfiants dans la capitale du Bas-Rhin. Au même moment, cinq autres suspects étaient arrêtés en Guadeloupe et un à Saint-Martin. En perquisitions, les policiers avaient notamment saisi près de 800.000 euros, 334 kg de cocaïne et une dizaine de véhicules de luxe.
Parmi la dizaine de personnes finalement présentées à un magistrat, en vue d'une mise en examen, figuraient des individus aux profils différents mais ayant une convergence d'intérêt, entre ceux suspectés d'être les «grossistes», issus de cités sensibles de Strasbourg, et des malfrats de plus grande envergure localisés dans les Antilles, dont l'homme que les enquêteurs soupçonnent d'être la tête de réseau.
«Cette affaire illustre l'importance du trafic de cocaïne, qui fournit 600.000 consommateurs par an», explique à CNEWS Lola Menahem, cheffe de la division judiciaire de l'Ofast, avant de poursuivre : «en 2021, ce sont 26,5 % de tonnes de cocaïne qui ont été saisies, dont 84 % avaient été amenées en métropole par containers. Dix tonnes avaient été déchargées dans le port du Havre».