Le passage à l’heure d’hiver a lieu dans la nuit de ce samedi 26 au dimanche 27 octobre. À 3h du matin, il sera donc 2h. Décidé au nom des économies d'énergie en 1916, ce changement d'horaire permet-il vraiment d'en faire aujourd'hui ?
C'est un débat qui revient chaque année sur le devant de l'actualité. Le passage à l'heure d'hiver, qui a lieu dans la nuit du 26 au 27 octobre, est-il réellement utile en 2024 ?
Pour mieux comprendre, il faut remonter à 1916, lorsqu'il a été instauré pour des raisons économiques. Il a ensuite été abandonné, puis a fait son retour en France en 1976, à la suite du choc pétrolier de 1973. L’objectif était simple : en utilisant davantage la lumière naturelle, nous réaliserions des économies d’énergie.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a confirmé la baisse de consommation en éclairage grâce au passage à l’heure d’hiver.
«En 2009, ces gains ont représenté de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800.000 ménages. Grâce à ces économies sur l’éclairage, 44.000 tonnes de CO2 ont ainsi été évitées, en considérant que, pour cet usage, 1 kWh consommé produit 100 grammes de CO2, l’éclairage faisant appel à des moyens de production électrique en partie carbonés.»
Le changement d’heure donne lieu également à la puissance du système électrique aux heures de pic de consommation estimé autour de 19h.
Des économies de moins en moins importantes
Néanmoins, ces gains d’énergie sont à relativiser. L’Ademe a précisé que la démocratisation des lampes basse consommation ainsi qu’un éclairage public calé sur la nuit «solaire» tendent à réduire ces gains d’ici à 2030.
De plus, notre consommation ne dépend plus vraiment du fait qu’il fasse jour dehors ou non. Nous nous couchons plus tard et avons des activités de loisirs plus gourmandes en énergie. L’utilisation massive des box internet, des smartphones et des ordinateurs influe aussi sur la consommation.
Enfin, l’Ademe a rappelé qu'il existe des effets négatifs du fait du changement d’heure tels que la perturbation des rythmes biologiques, les accidents de la route, la perturbation des activités agricoles etc...
Preuve des effets positifs de plus en plus faibles, la Commission des Affaires européennes, avait lancé en 2019 une consultation en ligne sur la fin du changement d’heure, et d'adopter définitivement l'heure d'été. Les résultats étaient alors favorables à l’heure estivale, mais cette réforme a été mise de côté lorsque la crise sanitaire a éclaté.