Deux semaines après avoir abordé les sujets liés à la politique étrangère, le président Emmanuel Macron était de retour sur France 2 ce mercredi pour s’exprimer sur les questions liées à l’intérieur.
Emmanuel Macron revient ce mercredi avec une heure d'interview sur France 2 destinée à expliciter le cap de son quinquennat, des retraites à l'immigration, et à réaffirmer son ambition réformatrice malgré les crises et déboires.
Pouvoir d’achat et inflation
L'exécutif va «garantir un prix raisonnable» de l'électricité aux collectivités locales et aux petites et moyennes entreprises, par des modalités qui seront dévoilées vendredi par le gouvernement, a annoncé le pensionnaire de l’Élysée.
Le président a annoncé une hausse de 15% sur les premiers mois de l’électricité et du gaz. Une augmentation qui aurait été de plus de 100% sans l’intervention de l’État, a-t-il affirmé.
En outre, «pour les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes, nous allons mettre en place un guichet d'aide avec, dès les prochaines semaines, des acomptes», a-t-il ajouté.
Finances publiques
Interroger sur l’utilisation du 49.3 pour faire passer le budget, Emmanuel Macron a estimé que le gouvernement «a eu raison» d'actionner l’article car cela «a évité plusieurs milliards de dépenses à perte peu utiles» venues des oppositions «qui étaient parfois dans la démagogie».
Le président a défendu «une stratégie macro-économique qui est cohérente, française et européenne».
«Nous avons déjà un déficit public qui sera de 5% du PIB l'année prochaine. Mais nous avons une stratégie derrière ça»: «on stabilise la dépense publique, on commence sous ce quinquennat à rembourser notre dette, on tient la croissance et on va créer plus d'emploi. Donc on a une stratégie de plein emploi, c'est pour ça qu'on fait la réforme du marché du travail et la réforme des retraites, et on baisse les impôts», a développé le chef de l’État.
«On ne peut pas faire n'importe quoi. C'est pour ça qu'il faut une vraie stratégie pour rendre notre dépense publique plus efficace, pour faire de vrais choix»: «investir sur la santé, sur l'école». Ce qui «suppose, si on fait ces vrais choix, de savoir les financer de manière sérieuse», a-t-il ajouté.
Assemblée nationale
Emmanuel Macron a dénoncé «le cynisme» et «le désordre» des oppositions, accusant la gauche de s'être mise «main dans la main avec le Rassemblement national» au moyen d'une motion de censure «qui à dessein a été changée par cette coalition baroque de la Nupes».
Avec cette motion de censure de la Nupes également votée lundi par le RN, mais non adoptée par l'Assemblée, «ils n'ont pas de majorité mais ils ont surtout prouvé qu'ils étaient prêts, Socialistes, Communistes, Écologistes, LFI, à se mettre main dans la main avec le Rassemblement national alors qu'il y a la guerre en Europe, la crise, le désarroi de tant de familles et qu'il faut être du côté des Français», a martelé le chef de l’État.
Emmanuel Macron a également fait part de son souhait de nouer une alliance avec les députés LR et ceux du groupe centriste Liot pour l'adoption de textes à l'Assemblée. Ces élus n’ont pas adopté les motions de censure de la Nupes ou du RN.
Réforme des retraites
Le président français s'est déclaré «ouvert» à un report de l'âge légal du départ à la retraite à 64 ans, et non 65 ans comme il s'y était engagé lors de la campagne présidentielle, en cas d'allongement de la durée de cotisation.
«Si certains (partenaires sociaux) sont prêts à s'engager et à dire : nous, on ne veut pas aller jusqu'à 64 ans, mais en contrepartie, si vous faites ce geste, on est prêts à travailler un peu plus de trimestres - parce qu'il y a d'autres façons de faire, c'est pas que l'âge légal, c'est travailler un peu plus de trimestres -, moi je suis ouvert. Le tout, c'est que notre modèle retombe sur ses pieds, si je puis dire, et que nous, actifs, on finance bien la retraite de nos retraités», a-t-il expliqué.
Le but est de «décaler l'âge légal de départ de 4 mois par an», aujourd'hui fixé à 62 ans et qui serait relevé «à partir de l'été 2023» pour atteindre 65 ans «à horizon 2031».
Écologie
Emmanuel Macron souhaite l’augmentation de la production de voitures électriques afin de faire baisser le coût.
«On va produire des batteries», a avancé le chef de l’Etat. «On n’a pas de pétrole mais on a du lithium». L’objectif est de construire «2 millions (de batteries) à la fin de quinquennat. On va rouvrir des mines responsables de lithium pour pouvoir maitriser le coût», a assuré le président.
«On évitera à nos enfants des crises comme on est en train de la vivre», a-t-il assuré.
Le pensionnaire de l’Élysée veut accompagner les Français dans le financement d’un nouveau véhicule, renforcer les transports en commun afin «d’apporter des solutions pour avancer».
Santé
Malgré le Ségur de la santé, Emmanuel Macron a pointé du doigt les déserts médicaux. Il a relevé qu’il fallait une revalorisation des salaires pour les personnels soignants afin de rendre les professions.
Afin de faire revenir des médecins à la retraite, le président souhaite proposer une exonération des droits à la retraite. Il appelle aussi à donner plus de responsabilités aux différents métiers de la santé afin de soulager les médecins.
Immigration
«Je ne ferai jamais un lien existentiel entre l'immigration et l'insécurité», a-t-il déclaré tout en réaffirmant sa volonté de «durcir les règles» avec une nouvelle loi pour mieux «lutter contre l'immigration illégale».
«Aujourd'hui, quand on regarde la délinquance par exemple à Paris, où on a une forte concentration de cette immigration illégale, oui, elle est très présente dans les faits de délinquance», a ensuite nuancé le président de la République.
Enfin, Emmanuel Macron a appelé à en faire plus dans le domaine du travail, de l’édcation et de la violence sur les réseaux sociaux. «On doit traverser les crises pour avoir un pays plus fort sur le plan productif, éducatif, un pays plus uni et apaisé, a-t-il énoncé. Une France plus forte pour être plus juste et apaisée».