Mobilisés depuis des années sur la question du bien-être animal, les membres de l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) ont à nouveau exprimé leur colère ce mercredi 26 octobre face au sort réservé aux poneys de balade. Réunis devant les grilles du Jardin du Luxembourg, ils ont notamment dénoncé le fait que ces animaux puissent être envoyés à l'abattoir, contrairement à ce qu'autorise la Charte de la mairie de Paris.
Plusieurs membres de l'association de défense animale PAZ ont manifesté ce mercredi devant le Jardin du Luxembourg, afin de dénoncer le sort réservé aux poneys, qui servent contre rémunération à promener de jeunes enfants dans certains jardins parisiens. Ils ont plus particulièrement déploré le fait que ces animaux puissent être envoyés à l'abattoir et se retrouver ainsi dans les filières de consommation de viande chevaline. Et ce, alors même que la Charte en faveur du bien-être animal à Paris – signée par tous les exploitants parisiens – est contraire à cette pratique.
Des poneys potentiellement envoyés à l'abattoir ?
«Dans cette charte, il est écrit que les exploitants conventionnés par la mairie de Paris ne doivent pas envoyer leurs animaux à l'abattoir lorsqu'ils arrivent en fin de vie ou ne pouvant plus travailler», témoigne Amandine Sanvisens, co-fondatrice de Paris Animaux Zoopolis, qui explique que pour s'en assurer, il est demandé à chaque exploitant de «transmettre une copie du feuillet médicamenteux complété», dans lequel doit être inscrit la mention d'«impropre à la consommation», à la municipalité parisienne.
Sauf que, selon l'association, la réalité est toute autre, dans la mesure où sur une centaine d'équidés présents dans les jardins parisiens, très peu auraient un carnet de santé à jour. Pour Animaponey, le principal exploitant parisien qui possède 80 poneys, seuls 6 carnets de santé auraient ainsi été transmis à la municipalité, assure Amandine Sanvisens, qui estime donc que les 74 restants pourraient techniquement se retrouver à l'abattoir un jour.
Au Jardin du Luxembourg, qui appartient à l'Etat et non à la municipalité, les choses seraient encore différentes. Là, l'activité des balades à poneys serait, selon PAZ, soumise à une autre charte que celle votée par les élus parisiens, qui ne ferait quant à elle pas mention de la question de la fin de vie de ces animaux. «Autant la Charte de la Mairie de Paris est claire, autant celle du Sénat est totalement sujette à interprétation. Il n'y est d'ailleurs pas du tout question de l'abattoir», commente la co-fondatrice de PAZ.
Dans une lettre envoyée le 2 septembre dernier à la maire de Paris Anne Hidalgo, son association réclame donc que les termes de la Charte soient appliqués, ou dans le cas contraire, que les contrats soient résiliés. «Nous n'avons pas eu de réponse, aucune réaction», affirme la co-fondatrice de l'association, qui s'interroge : «pourquoi aujourd'hui, alors qu'il y a des conventions, tous les carnets de santé ne sont pas à jour ? La Mairie donne l'illusion de se soucier du bien-être animal, mais dès qu'on gratte, on se rend compte que rien n'est appliqué». Et d'affirmer : «pour nous, la Mairie ferme les yeux».
La parole des uns contre celle des autres
En outre, l'association PAZ souhaite que la pratique des balades à poneys soit carrément abandonnée dans la capitale. Amandine Sanvisens fait état de «manquements structurels et répétés», avant d'énumérer : «les poneys n'ont pas accès en permanence à de l'eau et du foin, sont attachés tellement serrés qu'ils ne peuvent même pas boire, sont transportés jusqu'à 6h par jour aller-retour pour rejoindre leur enclos à Rambouillet (78), contre 2 heures autorisées par la Charte, portent leur mors toute la journée alors que celui-ci devrait être retiré pendant les pauses, travaillent parfois jusqu'à 8 heures d'affilée...»
Sur le site d'Animaponey, le discours est pourtant bien différent. «Nos poneys effectuent au maximum 5 heures de promenades au pas par jour et par poney, les pauses entre les promenades étant incluses. Lorsqu'ils restent plus longtemps sur site, des pauses plus longues sont organisées à tour de rôle et un repas de foin leur est servi», promet l'exploitant, qui affirme au sujet de la fin de vie de ses animaux que «tous ont droit à une retraite heureuse et suivie, chez nous ou placés chez des particuliers ou des professionnels, le plus souvent pour tenir compagnie à d’autres équidés».