Invité de La Matinale de CNEWS ce mardi 25 octobre, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a appelé «toutes les entreprises qui le peuvent» à augmenter les salaires.
Un sujet majeur. Bruno Le Maire a estimé sur CNEWS que la question des salaires en France était capitale, soulignant que «toute personne qui travaille» doit avoir «un revenu digne». «Il faut que toutes les entreprises qui le peuvent augmentent les salaires», a-t-il ajouté.
Evoquant les primes défiscalisées, l'intéressement et la participation, Bruno Le Maire a également appelé à «un meilleur partage de la valeur dans les entreprises».
Alors que ce sujet du partage des richesses et notamment des «super dividendes» a cristallisé les débats sur le budget à l'Assemblée nationale, le ministre a annoncé que le gouvernement fera des «propositions fortes pour encore mieux rémunérer le travail». Il a notamment évoqué la proposition des «dividendes salariés», une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron.
Appel à la décence des grands chefs d'entreprise
Bruno Le Maire a au passage réitéré «son appel à la décence commune de la part des grands chefs d'entreprise». «Quand vous êtes patron d'une grande entreprise, que vous avez des dizaines de milliers de salariés qui sont sous votre responsabilité, dont certains peuvent être au Smic ou juste au-dessus du Smic, il faut réfléchir en conscience à ce qu'est un salaire décent», a-t-il expliqué, refusant de citer un nom en particulier.
Difficile toutefois, comme l'a souligné Laurence Ferrari, de ne pas y voir une allusion à Patrick Pouyanné, PDG de Total, épinglé pour sa rémunération en pleine période de grève pour les salaires des employés de TotalEnergies.
Alors que les révélations lundi sur le nouveau contrat de Kylian Mbappé au PSG ont suscité une avalanche de commentaires, le ministre de l'Economie a refusé de comparer les situations. S'il a reconnu des «sommes vertigineuses» pour le footballeur, il a estimé dans le même temps que «le sport est à part». «Kylian Mbappé n'a pas la responsabilité derrière lui de dizaines de milliers de salariés qui appartiennent à la même entité», a-t-il justifié.
Et de marteler : «Une entreprise est une communauté de valeurs, une communauté de biens, une communauté d'intérêts. Et pour que le mot communauté ait encore un sens, il faut que les écarts salariaux, entre ceux qui sont les mieux payés, qui dirigent, et ceux qui sont les moins bien payés, soient décents».