Alors que la France est touchée de plein fouet par l’inflation, certains syndicats et élus de gauche réclament une indexation automatique des salaires calquée sur la hausse moyenne des prix. Une mesure en vigueur en France jusqu'en 1983, mais stoppée par François Mitterrand.
Une idée utilisée jadis pour contrer la hausse des prix. Selon l’INSEE, l’inflation a augmenté de 6,1% en France en juillet sur un an. Une hausse qui pousse certains élus et syndicats à demander le retour de l’indexation des salaires sur la hausse moyenne des prix, arrêtée en 1983.
Et pour cause : depuis plusieurs jours maintenant, de nombreux Français expriment leurs difficultés, parfois en manifestant, face à la hausse des prix des produits les plus nécessaires au quotidien. Carburants, alimentation, transports, de nombreux foyers ne s’en sortent plus puisque leurs salaires ne suivent pas.
Aujourd’hui, seul le smic est revalorisé en fonction des prix. Et c’est pour cette raison que des élus, comme François Ruffin (LFI), ou certains syndicats de gauche présent à la Marche contre la vie chère le 16 octobre dernier demandent le retour de l’indexation des salaires et ce, pour tous les salaires.
L’indexation des salaires, un cercle vicieux ?
Adoptée en juillet 1952 par le gouvernement d’Antoine Pinay, cette mesure d’échelle mobile des salaires a été abandonnée en 1983 par François Mitterrand et Jacques Delors, alors ministre de l’Economie et des Finances, lors d'une séquence politique connue comme «tournant de la rigueur»
Pourtant, à cette époque non plus le pouvoir d’achat des Français n’était pas au mieux. En 1983, la France se remettait à peine des chocs pétroliers de 1973 et 1979.
Mais voilà, l’indexation automatique des salaires n’était plus concluante. Bien au contraire. En effet, le gouvernement s’est rendu compte que ce mécanisme provoquait l’inverse de ce qui était souhaité.
L’indexation des salaires provoquait en réalité une hausse des prix, appelée spirale prix-salaire.
A cause des chocs pétroliers, les prix se sont enflammé donc les entreprises ont augmenté leurs salariés, provoquant une énième hausse des prix, etc. Un véritable cercle vicieux. Face à cette boucle infernale, Jacques Delors a pris la décision de supprimer cette mesure.
Dans un premier temps, par le blocage des salaires imposé par Pierre Mauroy, Premier ministre, en 1982, puis en entrant dans la loi en 1983.