Les échauffourées ont repris ce lundi 17 octobre devant le lycée Joliot-Curie de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine (92), alors que le parvis de l'établissement avait déjà été le théâtre la semaine dernière de violents affrontements entre lycéens et forces de l'ordre. Cinq mineurs ont été placés en garde à vue. La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse s'inquiète de l'«escalade de la violence».
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a la charge des lycées dans la région, s'est dit «extrêmement préoccupée par l'escalade des violences autour du lycée Joliot-Curie à Nanterre» ce lundi, expliquant que «le calme et la sérénité [devaient] revenir au plus vite».
Une semaine de heurts
Un message posté sur les réseaux sociaux ce lundi, alors que les tensions ne semblent pas s'apaiser autour de cet important établissement de plus de 1.500 élèves. Après une semaine de heurts entre les policiers et les lycéens, la situation était à nouveau tendue ce lundi matin, avec des mortiers tirés en direction des grilles du lycée.
Extrêmement preoccupée par l’escalade des violences autour du lycée Joliot-Curie à #Nanterre. Le calme et la sérénité doivent revenir au plus vite. https://t.co/CErH7hi25f
— Valérie Pécresse (@vpecresse) October 17, 2022
Dès 9h, plusieurs dizaines de jeunes lycéens s'étaient en effet retrouvés devant les grilles de l'établissement, parfois cagoulés et munis de barrières de sécurité. Sur les images de riverains, l'on peut voir ces jeunes balancer les grilles sur la route, et être éparpillés après des tirs de gaz lacrymogène.
Bilan à la fin de journée : cinq mineurs ont été interpellés et placés en garde à vue, a indiqué le parquet de Nanterre. Ils ne seraient pas tous des élèves du lycée Joliot-Curie.
La cause de ces échauffourées ? Un blocus organisé depuis une semaine par les lycéens, pour diverses raisons. Certains dénoncent la fin du dispositif d'aide aux devoirs, d'autres évoquent «les dérives sectaires de la direction» et un serrage de vis sur les tenues dites «religieuses», principalement les jupes et les robes longues. Le tout sur fond de conflit social entre certains professeurs et la direction.
Autre revendication : des mutations jugées «abusives» de plusieurs professeurs, dont l'un syndiqué a décidé de contester. Une mutation dont les motifs sont peu clairs, et contre laquelle ce professeur de mathématiques a déposé deux recours auprès du tribunal administratif, dont un référé-suspension qui doit être examiné ce lundi, selon Le Monde.
Du côté du rectorat de Versailles, on confirme le motif de «soutien» à cet enseignant très apprécié, mais aussi d'autres «inquiétudes» quant à l'organisation générale du lycée, aux modalités d'évaluation du bac mais aussi sur les sujets ayant traits «au règlement intérieur et au cadre d'application du principe de laïcité».
La semaine dernière, 14 jeunes, en majorité mineurs, avaient déjà été placés en garde à vue pour «attroupement armé et violences volontaires aggravées» en marge d'une tentative de blocage du lycée. Puis 2 autres deux jours plus tard, le jeudi, avant que le lycée soit carrément fermé au public.