La deuxième requête en révision de l'ancien jardinier marocain Omar Raddad, condamné en 1994 à 18 ans de prison pour le meurtre de Ghislaine Marchal, a été rejetée ce jeudi.
L’un des dossiers criminels les plus célèbres et controversés de France. Condamné en 1994 à 18 ans de prison pour le meurtre de Ghislaine Marchal, l'ancien jardinier marocain Omar Raddad a vu sa deuxième requête en révision rejetée ce jeudi.
La commission d’instruction a rejeté la requête d’Omar #Raddad. La cour de révision ne sera pas saisie. Il n’y aura pas de nouveau procès @CNEWS pic.twitter.com/v9t4RrURFc
— Noémie Schulz (@noemieschulz) October 13, 2022
Il y a 20 ans, la première requête en révision avait déjà été rejetée. Une nouvelle avait été déposée le 24 juin 2021, trente ans jour pour jour après la découverte du corps de Ghislaine Marchal, la riche veuve d'un équipementier automobile. Voici ce qu'il faut retenir sur l'affaire.
Les faits
Ghislaine Marchal avait été retrouvée morte à 65 ans dans la chaufferie de sa propriété de Mougins (Alpes-Maritimes) le 24 juin 1991. Deux inscriptions accusatoires en lettres de sang -«Omar m'a tuer» et «Omar m'a t»- avaient été découvertes sur deux portes.
Son jardinier Omar Raddad avait été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle, puis gracié, mais pas innocenté, en 1996.
Les révélations génétiques
Dans des notes de 2019 et de 2020, l'expert en génétique révélait l'importance d'un des quatre ADN masculins inconnus, présent en de nombreux endroits et notamment sur l'inscription «Omar m'a t», seul ou mélangé avec le sang de la victime.
L'expert favorisait l'hypothèse d'un dépôt de l'ADN lors des faits et non d'une «pollution» ultérieure, notamment par les enquêteurs.
En d’autres termes, ces traces génétiques auraient pu être déposées par l'auteur de l'inscription, qui ne serait alors pas Ghislaine Marchal mais potentiellement le véritable meurtrier, estime la défense d'Omar Raddad.
Les nouveaux éléments
L'avocate d'Omar Raddad, Sylvie Noachovitch, a présenté le 19 mai à la commission d'instruction de la Cour de révision d'autres «éléments nouveaux», issus cette fois d'une «enquête secrète» de la gendarmerie entre 2002 et 2004, après les confidences d'une informatrice sur un possible mobile crapuleux.
Ces investigations avaient été révélées dans un livre paru en mars, «Ministère de l'injustice» de Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon.
Lors d'une dernière audience à huis clos, le 15 septembre, la défense d'Omar Raddad avait demandé les auditions de gendarmes ayant participé à cette enquête, ainsi que la désignation d'un laboratoire spécialisé dans la recherche en parentèle pour déterminer à qui appartiennent les ADN inconnus retrouvés sur les inscriptions.
Selon une source proche du dossier, l'avocat général s'était dit favorable à une expertise, mais avait en revanche demandé que soit écartée l'enquête de gendarmerie.