Omar Raddad, condamné en 1994 pour le meurtre de Ghislaine Marchal à Mougins (Alpes-Maritimes), a fait il y a quelques mois une demande de révision de son procès. La Commission d'instruction de la Cour de révision doit décider ce jeudi 15 septembre si elle juge la requête irrecevable ou si elle saisit la Cour, laquelle aura le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès
L’affaire Omar Raddad relancée ? La justice se penche ce jeudi sur le meurtre d’une riche veuve, Ghislaine Marchal, en 1994 à Mougins (Alpes-Maritimes). La justice avait ordonné de relancer les investigations dans ce dossier. Une première étape avant une éventuelle révision du procès.
La commission d'instruction de la Cour de révision avait ordonné un complément d'information avant de se prononcer sur la recevabilité de la requête déposée par Omar Raddad.
Une première étape avant une éventuelle saisine de la Cour de révision, laquelle aura le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès, un événement rarissime en France.
Gracié mais pas innocenté
Désigné par l'inscription «Omar m'a tuer», tracée avec le sang de la victime sur la scène de crime, Omar Raddad avait essuyé un premier rejet d'une demande de révision en 2002.
Sa nouvelle requête, dans l'une des affaires criminelles les plus énigmatiques et controversées de France, s'appuie sur les progrès de la science en matière d'ADN et sur une loi votée en juin 2014 qui assouplit les critères permettant d'obtenir la révision d'un procès.
Ce sont «des éléments probants mettant en doute la culpabilité d'Omar Raddad», avait estimé l’avocate de l’ancien jardinier marocain, Sylvie Noachovitch.
Elle avait présenté à la justice les conclusions d'un expert en génétique qui avait analysé à nouveau une découverte de 2015 : des prélèvements sur des scellés avaient mis en évidence des traces d'ADN «exploitables» et elles ne correspondaient pas au profil génétique de l'ex-jardinier.
Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.