Est-ce la fin des bureaux de poste traditionnels ? Si le groupe assure que non, plusieurs bureaux de poste parisiens ont fermé ces dernières années, et d'autres devraient l'être très prochainement. Un recul des services publics dénoncé par les élus.
«Depuis 2014, ce sont 42 bureaux de poste qui ont disparu à Paris», a regretté Ian Brossat, élu du 18e arrondissement, déplorant le recul du service public de proximité. Depuis plusieurs semaines, les élus communistes se battent notamment pour sauver celui de la rue Vauvenargues (18e), dont l'annonce de la fermeture avait suscité la colère des riverains.
Depuis 2014, ce sont 42 bureaux de Poste qui ont disparu à Paris !
Au final, du service public de proximité en moins dans nos quartiers.
Vœu adopté ce soir en conseil d'arrondissement du 18e pour préserver la Poste de la rue Vauvenargues, à l'initiative de @BGomes_75. pic.twitter.com/LmwcbFKsL5— Ian Brossat (@IanBrossat) October 3, 2022
Pétition en ligne, vœu des élus communistes au prochain conseil de Paris... De nombreuses personnes s'étaient mobilisées pour essayer de trouver une autre issue que la fermeture pour ce bureau de poste situé derrière la Butte Montmartre. Une mobilisation qui aurait poussé La Poste à suspendre son projet de fermeture.
De 160.000 à 60.000 clients quotidiens
De fait, le groupe avait annoncé fin septembre avoir «lancé une réflexion afin d’adapter son format de présence» pour le bureau de poste de la rue Vauvenargues (18e) qui «affiche une baisse de fréquentation de 51 % entre 2016 et 2022». Une réflexion qu'il assure mener «en concertation avec les élus» et «en tenant compte des inquiétudes exprimées au cœur du quartier».
Mais pour autant, La Poste se défend, et rappelle que la crise n'a pas épargné le modèle économique du groupe. «Les nouveaux modes de vie et de consommation des clients, la baisse du volume du courrier envoyé, et la digitalisation des opérations postales et bancaires, entraînent une diminution de la fréquentation des bureaux de poste depuis de nombreuses années», souligne le groupe.
Et c'est en premier lieu le cas à Paris «où la fréquentation journalière des bureaux de poste est passée de 160.000 clients en 2014 à 60.000 clients en 2022», annonce La Poste, qui – si elle ne nie pas son intention de fermer certains bureaux – entend «diversifier la présence postale et ainsi mieux répondre aux besoins des citadins».
Des points de contact en hausse
Pour ce faire, La Poste développe des «points de contact» dont le nombre à Paris est passé «de 188 à 200» ces dernières années. En outre, «des conventions ont été signées avec 60 commerçants pour accueillir des points de contact La Poste Relais».
Installés dans des bureaux de poste classiques, mais aussi dans des Franprix, Carrefour Market ou Carrefour City ou encore dans des bureaux de tabac, ces «points de contact» permettent d'avoir accès à certains services de La Poste à des horaires élargis. Un concept qui contribue selon La Poste «à la pérennité du commerce de proximité tout en offrant une présence postale adaptée aux rythmes urbains».
Le groupe explique être également en train de développer «ses services à distance», avec «l'expédition de colis en boîte aux lettres» ou encore «l'impression de timbres sur la poste.fr» mais aussi avec la possibilité pour les habitants «de bénéficier des services du facteur lors de sa tournée quotidienne».
Et si certains bureaux de poste ferment ou se «recentrent sur le courrier et le colis» comme à La Poste Lourmel (15e) ou à La Poste Médicis (6e), qui affichent respectivement «une baisse de 57 % et 82 % de leur fréquentation», le groupe souligne que d'autres bureaux de poste sont rénovés, comme c'est le cas depuis le 28 septembre pour celui de Paris Picpus (12e).
Et de rappeler que la présence postale «est conforme au Contrat de Présence Postale Territoriale, avec 1 point de contact pour 10.000 habitants, soit le double de la densité prévue par la loi», souligne le groupe, qui affirme que «des discussions sont en cours entre La Poste et les élus pour offrir aux Parisiens une accessibilité adaptée à leur quartier et à leurs besoins».