SOS Racisme doit porter plainte ce vendredi 16 septembre contre des plagistes accusés de discrimination à Juan-les-Pins. A l'occasion d'une enquête, réalisée le 30 juillet dernier, l'association avait mis au jour la discrimination présumée subie par des personnes noires ou maghrébines, à l'entrée de ces établissements privés.
La vidéo a été vue près de 10 millions de fois. Un mois et demi après le «testing» réalisé sur des plages privées de Juan-les-Pins, l'association SOS racisme doit porter plainte, ce vendredi 16 septembre auprès du parquet de Grasse, contre deux établissements pour discrimination raciale. Les peines encourues peuvent aller de 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
A l'occasion d'une enquête, menée le 30 juillet dernier, l'association avait ainsi voulu savoir si des discriminations raciales sont possibles sur certaines plages privées du sud de la France. Pour ce faire, SOS Racisme avait donc réalisé un «testing» auprès de différents établissements de Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes).
Plus facile d’obtenir un transat sur les plages privées de la Côte d’Azur quand on est blanc, que quand on est une personne racisée. C’est ce qu’ont prouvé des militants de SOS racisme, lors d’un testing le 30 juillet à Juan-les-Pins.
Nous les avons suivis en caméra cachée. pic.twitter.com/AyWWZo3NQF— Loopsider (@Loopsidernews) August 9, 2022
Equipés d'une caméra cachée, deux couples demandaient, à tour de rôle, à s'installer sur des transats.
Le premier binôme, noir, s'était vu essuyer un refus «on est complet messieurs dames. Pour l'instant, je sais ça parait vide mais sur le plan, on est complètement... désolé en tout cas», expliquait l'employé. Idem pour le second binôme, d'origine maghrébine «c'est complet jusqu'à dimanche prochain», affirmait le gérant.
Deux minutes plus tard, un couple blanc se présentait. Très rapidement, ils avaient été installés en front de mer. SOS racisme avait réitéré l’expérience dans une seconde plage privée, le constat restant le même.
«Nous avons constaté que certaines plages ne répondent pas la même chose selon l'origine des couples qui se présentent à l'entrée, et donc nous avons conclu qu'il y avait une discrimination fondée sur l'origine réelle ou supposée des personnes», a indiqué Dominique Sopo, président de SOS Racisme, présent sur place.
Redouane Halgand, 18 ans et militant de SOS racisme a participé à cette opération. Ce matin, il a déposé plainte à titre individuel. «À chaque fois, quand on voulait commander un matelas, on nous disait que c'était complet ou alors que c'était sur réservation», témoigne-t-il. Sur dix plages testées, deux avaient été épinglées.
Des établissements de villes différentes avaient également été testés lors de cette opération. Une plage privée et un bar de Marseille (Bouches-du-Rhône) sont mis en cause par SOS racisme qui prépare une plainte à leur encontre.