Vingt-sept ans après la condamnation d'Omar Raddad pour le meurtre de Ghislaine Marchal, en 1991 à Mougins (Alpes-Maritimes), la justice a décidé ce jeudi de rouvrir le dossier .
Il s'agit-là d'une première étape vers une éventuelle révision du procès. Un événement d'une extrême rareté en France.
«La bataille n'est pas terminée», a réagi Sylvie Noachovitch, avocate d'Omar Raddad, l'ancien jardinier de la victime, qui avait été condamné avant de bénéficier d'une grâce partielle en 1996.
Cette demande de révision, dans l'une des affaires criminelles les plus célèbres et controversées en France, s'appuie sur le rapport en 2019 d'un expert ayant fait de nouvelles analyses de traces ADN découvertes en 2015 sur des scellés et qui n'appartiennent pas à Omar Raddad.
Ces nouvelles empreintes génétiques correspondent à quatre hommes : deux empreintes parfaitement exploitables et deux autres partiellement, trouvées sur deux portes et un chevron de la cave dans laquelle le corps de Ghislaine Marchal, riche veuve de 65 ans, avait été découvert le 24 juin 1991. Sur ces deux portes avait été écrit «Omar m'a tuer» et «Omar m'a t» en lettres de sang.
Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Cette grâce ne vaut pas l'annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.