Le procès de l’attentat de Nice (Alpes-Maritimes) entre dans sa deuxième semaine à Paris. L’attaque a causé la mort de 86 personnes et plus de 450 autres ont été blessées. Parmi elles, un quadragénaire «probablement» touché par la police.
«Le seul blessé par balle de l’attentat». Le procès de l'attaque de Nice s'est ouvert le lundi 5 septembre à Paris, six ans après l'attentat au camion-bélier qui a fait 86 morts et 450 blessés dans la foule venue assister au feu d'artifice du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais. Christophe S. fait partie des victimes, gravement touché par balle le soir de l’attaque.
La balle a traversé l’estomac et l’intestin avant de se loger dans l’avant-bras droit de l’homme de 46 ans, a confié l’avocat de la victime à France Bleu. D’après Nicolas Gemsa, «l'enquêtrice de la Sous-direction de l'anti-terrorisme (SDAT)» a déclaré «au troisième jour du procès de l'attentat qu'il s'agissait d'un tir probable de policier».
Les blessures aux graves séquelles ont été provoquées par une arme en 9 mm, les balles de pistolets de la police nationale, non en 7.65 mm comme l’arme du conducteur.
Il a failli mourir
Christophe S. est passé près de la mort. Il est resté hospitalisé pendant 15 jours à l’hôpital de Nice. «Il conserve depuis de graves séquelles y compris pour la mobilité d'une main», a précisé l’avocat à France Bleu Azur.
Le soir de l’attaque, il était venu voir le feu d’artifice avec sa compagne et leur garçon âgé de 3 ans. Marquée par le douloureux événement, la famille est depuis partie s’installer en Amérique latine et a été indemnisée par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme.
Avant le procès, déjà 865 personnes s’étaient constituées partie civile mais d'autres peuvent le faire jusqu'aux réquisitions du parquet. 173 personnes non représentées par un avocat comptent se porter partie civile, d’après le média régional.
L’attentat le plus meurtrier après ceux de novembre 2015
Huit accusés sont jugés par la cour d'assises spéciale de Paris mais l'un d'entre eux, Brahim Tritrou, poursuivi pour trafic d'armes, est actuellement détenu en Tunisie et sera «jugé par défaut».
Trois accusés se trouvent dans le box, Ramzi Arefa, Chokri Chafroud (en détention provisoire) et Artan Henaj (condamné dans une autre affaire). Quatre - Maksim Celaj, Endri Elezi, Mohamed Ghraieb et Enkeledja Zace - comparaissent libres sous contrôle judiciaire.
L’attentat de Nice est le plus meurtrier en France après ceux du 13 novembre 2015 contre le Stade de France, le Bataclan et les terrasses parisiennes.
L'assaillant, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans tué par la police le soir de l'attentat, est le grand absent du procès. Si Daesh a revendiqué l'attentat, l'enquête n'a pu établir aucun lien direct entre le terroriste et le groupe jihadiste.
L'audience se tient dans la même salle spécialement construite pour le procès du 13-Novembre, avec des mesures de sécurité toutefois sensiblement allégées aux abords du palais de justice de Paris.