A Paris, alors que le stationnement est devenu payant pour les deux-roues motorisés depuis le 1er septembre, certains n'ont toujours pas reçu de réponse à leur demande d'enregistrement. Celle-ci est pourtant nécessaire pour bénéficier des tarifs préférentiels.
«Cela fait plus de dix jours que ma demande a été envoyée et je n'ai toujours pas de nouvelles», se lamente ainsi Jérémie, qui risque de se faire verbaliser puisque son scooter est garé en zone 1, la plus chère. Cet habitant du centre-ville de Paris assure «ne pas savoir quoi faire» et «attend bêtement».
Des Fps gelés pour les personnes concernées
Seule solution qui lui est aujourd'hui offerte : payer son stationnement en tarif «visiteur». Sauf qu'à 37,50 euros les six heures, ce trentenaire parisien «préfère encore attendre» de recevoir une amende – le fameux "FPS" pour Forfait de post-stationnement – qui s'élève à... 37,50 euros en zone 1.
«Les PV pleuvent sur des conducteurs dans leur bon droit pénalisés par l'amateurisme bureaucratique de la Mairie de Paris dans la mise en œuvre totalement foirée du stationnement payant des deux-roues motorisés», lance Aurélien Véron, élu d'opposition, membre du groupe Changer Paris.
Encore une discussion avec un conducteur de #2RM.
Demande d’inscription pour bénéficier du tarif résidentiel il y a 10 jours : aucune réponse.
Le gros bordel comme d’hab a avec tout ce qu’entreprend Belliard de punitif pic.twitter.com/dxYDHouYnk— Aurélien Véron (@aurelien_veron) September 6, 2022
Du côté de la municipalité parisienne, on explique que ces cas sont «isolés», et correspondent «sans doute à des personnes qui ne se seraient pas enregistrées via France Connect». Impossible de donner le nombre de personnes concernées, mais «si elles se font contrôler, leur(s) FPS sera(ont) gelé(s)», communique-t-on à l'Hôtel de Ville.
«Allumer un cierge offre plus de chance de succès», assure de son côté Aurélien Véron, qui dit ne pas avoir une «immense confiance en la capacité de la Mairie de Paris de geler les FPS avec des cas de figure compliqués», comme pour un «entrepreneur avec un deux-roues motorisé au nom de son entreprise» par exemple.
Un enregistrement pas toujours possible
«Lors du dépôt de votre demande via le service numérique, choisissez la méthode dite immédiate en préparant vos identifiants France Connect», conseille d'ailleurs la municipalité parisienne sur son site dédié, rappelant au passage qu'il est possible de s'enregistrer depuis le 27 juin dernier.
Une méthode qui ne fonctionne pas toujours, comme en témoigne Laura, qui n'a jamais réussi à s'enregistrer via France Connect. «J'étais arrivée au milieu de la procédure, je me suis interrompue pour faire autre chose et quand je suis revenue, j'avais un message d'erreur. Je n'ai jamais pu reprendre l'enregistrement et ai été obligée de la faire manuellement», explique celle qui n'a, depuis, toujours pas eu de réponse.
Selon les chiffres de la Mairie de Paris datant du 25 août dernier, seules 4.000 autorisations de droits résidents, 2.250 autorisations de droits professionnels et 1.200 autorisations de gratuité pour les deux-roues «basse émission» avaient été accordées à ce stade, alors que 3.300 demandes étaient en attente, tout droits confondus.