Plus de quatre salariés sur dix se sont déjà fait prescrire un arrêt maladie depuis le début de l’année, a dévoilé ce jeudi 8 septembre une étude de Malakoff Humanis.
Le chiffre est plutôt stable depuis 2016 et porte une vraie problématique. Plus de quatre salariés français sur dix (42%) se sont déjà fait prescrire un arrêt maladie cette année 2022, quatre mois avant sa fin. Age, sexe, poste au sein de l’entreprise, l’étude du groupe de protection sociale Malakoff Humanis décrit les profils ayant le plus recours à cet absentéisme médical.
Les jeunes (18-34 ans) sont ainsi surreprésentés (46%), alors que les plus de 50 ans sont nettement moins nombreux à se mettre en arrêt maladie (34%). Les premiers sont de plus en plus à se dire stressés au travail ou épuisés (52%). Leur consommation de somnifères ou d’anti-dépresseurs serait par ailleurs en explosion (ils ont été 22% à déclarer en avaler, contre 9% en 2014). Dans le même sens, leurs difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle est également mise en avant (44% contre 35% pour la moyenne).
Cette tendance chez les jeunes s'observe aussi chez les salariés occupant un poste de «manager», avance l’étude (48% se disent stressés contre 41% pour la moyenne, 59% se déclarent épuisés contre 50% pour la moyenne).
Les femmes, les salariés aidants et ceux élevant seuls des enfants surreprésentés
L’étude indique également que l’absentéisme est beaucoup plus présent chez les femmes que les hommes. Depuis le début de l’année, 48% d’entre elles ont été arrêtées au moins une fois, contre 27% pour eux. Par rapport à 2016, l’écart s’est énormément creusé (les chiffres étaient alors de 44% contre 38%).
Les salariés aidants (personnes qui s’occupent régulièrement d’un proche en situation de handicap, de maladie, de perte d’autonomie…) sont eux aussi largement au-dessus de la moyenne des 42%, avec 55%. Ceux élevant seuls leurs enfants sont encore plus nombreux, avec 66% d’absence maladie.
Enfin, le secteur de la Santé est celui où le nombre de salariés arrêtés est le plus haut (53%). Celui des TPE/PME est le plus bas (38%).
L’inquiétante hausse des troubles psychologiques
Par ailleurs, l’étude Malakoff Humanis a mis en avant les raisons pour lesquelles les salariés ont obtenu un arrêt maladie.
Le Covid est toujours particulièrement présent, avec 22% des cas en 2022. Le chiffre est en hausse (12% en 2021, 6% en 2020) et se positionne en tête du classement.
Hors Covid, ce sont les maladies ordinaires qui arrivent en tête. Chose inquiétante, les troubles psychologiques sont en hausse (20%, contre 11% en 2016). Cette raison a ainsi dépassé pour la première fois les troubles musculosquelettiques (16%), qui touchent les muscles, nerfs, articulations… Ces problèmes psychologiques sont même devenus le principal motif des arrêts longs, rapporte l’étude.