Environ 300 migrants ont été évacués ce dimanche 4 septembre d'un bâtiment vide de Gentilly, dans le Val-de-Marne (94), où certains d'entre eux s'étaient installés sur le toit, afin de lutter contre leur expulsion. L'un d'entre eux aurait été placé en garde à vue.
Une quarantaine de personnes, immigrées sans-abri, se sont installées sur le toit d'un bâtiment vide situé au 9, rue d'Arcueil, à Gentilly, dans le Val-de-Marne (94), pour éviter d'en être expulsées. Sur place, environ 300 migrants dont des familles avaient élu domicile là la veille, faute de prise en charge.
Tentative d'implantation d'un squat dans un bâtiment désaffecté à Gentilly et opérations de mise à l'abri Dans la nuit du 3 au 4 septembre, vers 00h45, sur la commune de Gentilly, plusieurs centaines de personnes se sont introduites, en commettant des dégradations, dans un bâtiment désaffecté gardé par un agent de sécurité qui n'a pu contenir seul les intrus.
«Les forces de l'ordre, arrivées sur place, ont stoppé les entrées puis invité les personnes à quitter les lieux, ce qu'elles ont refusé, soutenues par le responsable de l'association», a depuis fait savoir la préfecture de police de Paris, qui a souligné que «la constitution de ce squat était illégale» et que «le bâtiment d'anciens bureaux n'était absolument pas adapté pour héberger des personnes au regard de son état et de l'absence d'électricité».
Une personne placée en garde à vue
Selon l'association Utopia 56, qui vient en aide aux migrants sur le terrain, le responsable de l'association United Migrants aurait été «placé en garde à vue», avec pour seul tort d'«avoir voulu sortir des personnes de la rue et ainsi faire respecter leur droit».
Depuis hier soir, environ 400 personnes sans abri, dont une trentaine d’enfants, occupent un bâtiment vide de Gentilly, proche de Paris. L’un des occupants vient d’être emmené en GAV pour avoir voulu sortir des personnes de la rue et ainsi faire respecter leur droit. Soutien.
— Utopia 56 (@Utopia_56) September 4, 2022
Selon le parquet de Créteil, il s'agirait de l'un des responsables de l'opération, placé en garde à vue pour «dégradation en réunion». «C'est un militant bien connu des services de police pour de nombreuses actions de ce type dans des locaux désaffectés impropres à l'habitation», selon une source proche du dossier.
Hier 400 personnes à la rue ont tenté d'investir un bâtiment vide en #IDF afin de réclamer un #logement digne.
Après une évacuation policière, 30 d’entre elles sont encore bloquées sur le toit, sans eau, ni assistance médicale depuis plusieurs heures. pic.twitter.com/1lPfPY8AKG— Médecins du Monde (@MdM_France) September 4, 2022
Sans domicile fixe, jusqu'à 400 migrants dont 30 enfants avaient pénétré, ce samedi 3 septembre, dans la nuit, dans cet immense bâtiment vide de 8.000 m2, qui doit être détruit, dont ils ont fait «une réquisition citoyenne», selon un communiqué de l'association United Migrants.
«Ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement avec le 115 et d'autres organismes [...] Afin d'éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d'occuper ce lieu», a ajouté l'association.
Elle déplore notamment l'absence de soutien de l'Etat, et plaide pour la «réquisition citoyenne» de bureaux vides, qui représenteraient selon elle jusqu'à plus de 4 millions de mètres carrés en Ile-de-France, s'engageant «à maintenir la propreté des lieux et à assurer une occupation calme dans le respect du voisinage».
Les occupants du squat ont finalement «été évacués progressivement», a fait savoir la préfecture de police de Paris, qui a annoncé que les personnes vulnérables (femmes avec enfants en bas âge) avaient été «mises à l'abri», «menées avec la réquisition de trois gymnases par la préfecture du Val de Marne à Gentilly, Arcueil et Cachan».