Selon les informations d'Europe 1, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise à la dernière présidentielle, aurait profité d'une large partie de l'électorat musulman grâce aux relais de plusieurs activistes islamistes.
Jean-Luc Mélenchon, «le moins mauvais candidat». C'est ce qu'affirme une note confidentielle et anonyme, diffusée sur les réseaux sociaux et relayée par deux prédicateurs proches des Frères musulmans.
Dans ce document que nos confrères d'Europe 1 ont pu se procurer, on apprend que le candidat de la France insoumise à la dernière élection présidentielle aurait bénéficié du «vote musulman» grâce à des activistes islamistes.
Je conteste le terme d'islamophobie. On a le droit de ne pas aimer l'islam comme on a le droit de ne pas aimer le catholicisme. #SLT
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 21, 2015
Selon son baromètre du premier tour, l'institut de sondage Ifop indiquait que 69 % des musulmans français avaient glissé un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l'urne. «Les prises de positions sur la loi séparatisme lui ont attiré les faveurs de nombreux influenceurs communautaristes», concluent les policiers du Service central du renseignement territorial (SCRT), à l'origine de cette note de 12 pages.
«Un allié aussi providentiel qu'involontaire
Selon les auteurs, cette corrélation prendrait sa source dans le «contexte pré-électoral», propice à «débat quasi-permanent» sur l'islam. «L'expression d'idées hostiles aux musulmans» aurait «suscité la lassitude mais aussi la colère de fidèles s'estimant stigmatisés».
[INFO @Europe1] Comment les islamistes et les influenceurs communautaristes ont orienté le “vote musulman” vers Jean-Luc Mélenchon lors des dernières élections présidentielles et législatives https://t.co/OwGKuMrRr5
— William Molinié (@WilliamMolinie) August 30, 2022
Ainsi, la candidature de Jean-Luc Mélenchon, plutôt en défense de la communauté musulmane, aurait permis d'y trouver «un allié aussi providentiel qu'involontaire». Le leader de LFI est ainsi défini comme «le moins mauvais candidat», en résultat de son opposition à la loi séparatisme ou sa «vision fidèle à la laïcité», selon le Collectif contre l'islamophobie (CCIE), dissout en décembre 2021 par l'État français.
Ce communiqué a notamment été par Vincent Souleymane et Hani Ramadan, deux prédicateurs islamistes proches des Frères musulmans.
Les agents du SCRT concluent, en fin de note, que ce soutien reste relatif, puisqu'une «méfiance persistante» s'est établie entre «la classe politique institutionnelle» et l'islamisme radical. «Les influenceurs fréristes n'iront pas vers une alliance durable avec LFI, qui restera toujours trop républicain à leurs yeux», écrivent les policiers.
Durant la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s'était dit «excédé» par «le traitement des musulmans dans notre pays». En février 2021, lors de l'adoption de la loi dite «de renforcement des principes républicains», celui qui était alors député LFI avait violemment invectivé la majorité présidentielle au perchoir de l'Assemblée nationale lançant «vous stigmatisez les musulmans avec une loi inutile et dangereuse».