En déplacement à Mayotte, Gérald Darmanin a annoncé vouloir ouvrir des «lieux de rééducation et de redressement» pour les mineurs délinquants encadrés par des militaires. Le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’il fera la proposition au président de la République «dès la semaine prochaine».
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, en visite à Mayotte, a annoncé qu'il allait faire des propositions pour ouvrir «des lieux de rééducation et de redressement» pour les mineurs délinquants, encadrés par des militaires.
«Le président de la République dans sa campagne a proposé quelque chose qui n'a pas beaucoup été discuté : des lieux encadrés par des miliaires, qui sont des lieux de rééducation, de redressement d'une partie des enfants, des adolescents très jeunes, qui n'ont pas de parents, ou si peu. On l'a vu un peu à la Réunion, on le voit beaucoup ici à Mayotte», a déclaré le ministre à la presse à l'issue de la visite du centre hospitalier de cet archipel de l'océan Indien.
Il a annoncé qu'il ferait des propositions en ce sens au président de la République «dès la semaine prochaine».
Le ministre a indiqué que les policiers et les gendarmes, décorés plus tôt dans la journée, avaient évoqué «en aparté des mineurs de 9ans qui avaient des machettes, des haches, qui attaquaient les policiers et les gendarmes».
«Aujourd'hui les magistrats, et c'est bien normal, les libèrent, puisqu'on ne met pas les enfants en prison, mais il faut pourtant leur offrir un lieu de sanction et d'éducation», a expliqué le ministre.
De son côté, le garde des Sceaux avait annoncé jeudi l'ouverture d'ici à 2024 d'un Centre éducatif fermé (CEF) à Mayotte, mais ces lieux sont destinés à des jeunes de 13 ans et plus.
Par ailleurs, face aux Mahorais pour qui l'insécurité est une crainte quotidienne majeure, le ministre a également demandé au directeur général de la police nationale «d'étudier la possibilité d'utiliser des armes intermédiaires, qu'on a ici utilisé lorsqu'il y a eu des émeutes, lorsque le Raid est venu», lors d'échauffourées mêlant des mineurs. Il a rappelé que «évidemment, quand on n'appréhende des mineurs, même extrêmement violents, (il n'y a) pas la possibilité de tirer à balle réelle comme on le ferait lorsqu'on est attaqué par des personnes adultes».