Invitée de la Matinale de CNEWS, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police, craint «un désengagement des agents de l’État» en raison des difficultés et violences auxquelles sont confrontés les policiers sur le terrain.
Délinquance, mouvements sociaux, agressions envers les policiers… Les syndicats de police craignent que la rentrée de septembre ne soit explosive. «Il y a la question de l’expression de la démocratie sociale. Les manifestations sont de plus en plus violentes, et avec la nouvelle configuration parlementaire aujourd’hui, on peut peut-être avoir un retour de mouvements sociaux extrêmement forts. Il y a aussi la question de la délinquance que l’on arrive pas à résorber», a souligné Linda Kebbab.
La représentante syndicale a également rappelé que dans ce contexte tendu, la souffrance au travail des agents de police est une question centrale. «Il faut saluer leur engagement, il faut saluer leur motivation malgré ces difficultés», a-t-elle dit.
Elle estime toutefois que la reconnaissance envers les policiers est insuffisante, et peut avoir des conséquences. «Ce que l’on prend comme risque, et ce vers quoi on va, c’est qu’un jour il y ait un désengagement des agents de l’État. (…) Si la question de la sécurité est souvent une question politique, elle est aussi une question de bien-être au travail des agents qui assurent ce service public à la population.»
Pour faire face à toutes ces difficultés, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce dimanche renforcer les effectifs de police dans plusieurs départements, et notamment dans des grandes villes comme Lyon, Marseille, Lille ou Nice, en déployant des unités de forces mobiles. «J'ai décidé d'en laisser à demeure dans les métropoles pour lutter contre le trafic de drogue et les rodéos urbains», a-t-il annoncé.