L'ancien candidat vert à la présidentielle Yannick Jadot et plusieurs centaines de cadres et militants d'EELV appellent, dans une tribune au Journal du dimanche, ce dimanche 20 août, à «refonder» leur parti en une formation «plus ouverte sur les mouvements associatifs» et sur la «classe écologique» dans la société.
Dans une tribune parue ce dimanche au JDD, une centaine de cadres et de militants d'EELV, dont Yannick Jadot, appellent à «refonder» leur parti afin qu'il se rapproche notamment des mouvements associatifs et de la «classe écologique» dans la société.
Les écologistes organisent de jeudi à samedi prochain leurs journées d'été à Grenoble, placées sous le signe du congrès de décembre.
Marine Tondelier, l'initiatrice du collectif interne «La Suite», et qui pourrait briguer la succession au secrétaire national Julien Bayou, constate dans la tribune que sur le dérèglement climatique, «avoir eu raison avant tout le monde ne nous donne aucun droit et ne suffira jamais à nous imposer comme une évidence électorale ou sociétale».
Une «classe écologique» existe
Le candidat des Verts Yannick Jadot a rassemblé 4,6% des voix à la présidentielle en avril, loin du premier candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon, ce qui a obligé EELV à se ranger derrière ce dernier au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
«Nous souhaitons qu’Europe Écologie Les Verts se refonde, avec ses partenaires du pôle écologiste (comme Générations et Génération écologie, NDLR) et toutes celles et ceux qui le souhaiteront», écrit Marine Tondelier, secondée par l'ex-tête de liste aux européennes de Génération écologie Dominique Bourg, la maire de Poitiers Léonore Moncond'huy et l'ancien député et mathématicien Cédric Villani.
Une «classe écologique» existe, «bien plus vaste que la communauté encartée» chez les Verts, estime la conseillère municipale d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) : «Parents et grands-parents inquiets pour leurs enfants», «paysans broyés par le modèle agricole industriel» ou encore «les entrepreneurs conscients des limites planétaires».
En faveur de la «décroissance»
La ligne du mouvement qu'elle souhaite voir naître serait en faveur de la «décroissance» et en «opposition au capitalisme ou au néo-libéralisme économique, au productivisme et aux nationalismes, destructeurs du vivant et des solidarités», précise Marine Tondelier.
Parmi les signataires de la tribune figurent les maires de Grenoble Eric Piolle et de Strasbourg Jeanne Barseghian, l'ancien candidat à la présidentielle Noël Mamère, l'ancien numéro 1 du parti David Cormand, le député Générations Sébastien Peytavie ou encore le président du groupe des écologistes au Sénat Guillaume Gontard.
Si elle se présentait à la tête du parti, Marine Tondelier pourrait notamment affronter la finaliste de la primaire, l'«éco-féministe» Sandrine Rousseau. Dans une interview également au JDD, Yannick Jadot dit par ailleurs souhaiter «une liste écologiste aux européennes» autonome de la Nupes. «Nos différences avec La France insoumise justifient cette autonomie», plaide-t-il.