Les adhérents d'Europe Ecologie-les Verts ont largement placé en tête samedi soir l'élue nordiste Marine Tondelier, à l'issue d'une première phase de vote pour désigner, parmi six prétendantes, la future cheffe d'un parti toujours divisé et peu audible.
L'élue d'Hénin-Beaumont, grande favorite des adhérents écologistes. Lors du premier tour du congrès d'EELV désignant la future secrétaire nationale, Marine Tondelier a recueilli 46,97% des voix. La jeune femme était notamment soutenue par l'ancien secrétaire national Julien Bayou.
Le résultat définitif et le nombre de votants parmi les 11.000 adhérents du parti seront connus ce dimanche.
«Jamais un congrès écologiste n’avait donné une orientation aussi claire au vu de l’écart qui sépare La Suite des autres listes. C’est un score historique», a salué Marine Tondelier dans un communiqué, promettant «un mouvement bienveillant».
Sa challenger Sophie Bussière, soutenue notamment par Yannick Jadot, arrive en seconde position avec 18,07% des voix. Et Melissa Camara, candidate qui défend «une forme de radicalité, de rupture» et est soutenue par la députée écoféministe Sandrine Rousseau et une partie de l'aile gauche du parti, obtient 13,54%, un score «décevant», pour Alain Coulombel, leader de la gauche du parti.
Un échec pour la députée Sandrine Rousseau
Ce choix de mettre en tête deux candidates plus pragmatiques que radicales, marque en effet un échec pour la députée Sandrine Rousseau, qui avait encore récemment accusé l'ex-candidat à la présidentielle Yannick Jadot de ne plus défendre «l'écologie de combat».
Marine Tondelier a dénoncé à plusieurs reprises «le buzz» et «la twitterisation» de la vie politique, dans un tacle à peine voilée à Sandrine Rousseau. Ce qui faisait dire à Melissa Camara, que «chez les copains, j'ai l'impression que c'est 'tout sauf Rousseau'».
Trois autres candidates, aux motions plus confidentielles, obtiennent chacune moins de 10%: l'ex-candidate aux régionales en Bretagne Claire Desmares-Poirrier (9,6%), la responsable des élections Hélène Hardy (6,59%), et la membre du bureau exécutif Géraldine Boyer (4,34%).
Les adhérents ont aussi élu les membres du futur conseil fédéral du parti (parlement du parti) et les 400 délégués qui désigneront formellement la nouvelle secrétaire nationale lors d'un «congrès fédéral» prévu le 10 décembre à Rungis (Val-de-Marne).
Mais pour avoir les mains libres pour gouverner le parti, il faut avoir 60% des sièges au conseil fédéral, ce qui devrait obliger Marine Tondelier à des alliances avec d'autres listes dans les 15 jours à venir.