Au terme de quatre jours de débats, l'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mardi à mercredi le second volet des mesures de la loi sur le pouvoir d'achat.
Les députés ont voté cette nuit en première lecture le projet de loi sur le pouvoir d'achat, par 293 voix contre 146. 17 élus se sont abstenus.
Après avoir obtenu des garanties de l'exécutif, les Républicains ont soutenu le texte. Les députés du Rassemblement national, en revanche, n'ont pas pris part au vote. Ils ont quitté l'hémicycle en signe de protestation après que l'Assemblée est revenue sur la revalorisation supplémentaires des retraites votée un peu plus tôt.
Après de longs débats, ce premier round, en forme de test pour le gouvernement Borne privé de majorité absolue, est enfin achevé : les députés ont joué les prolongations plus de deux jours durant, les oppositions défendant pied à pied leurs amendements tous azimuts.
Vendredi matin, l'Assemblée avait déjà adopté le premier volet, soit les 20 milliards d'euros du projet de loi d'«urgence» en soutien au pouvoir d'achat, face à l'inflation galopante.
Ce deuxième volet, le projet de budget rectifié, ouvre quant à lui 44 milliards d'euros de crédits, dont 9,7 rien que pour financer la renationalisation à 100% d'EDF. Poursuite du bouclier tarifaire sur l'énergie et de la remise carburant à 30 centimes le litre en septembre-octobre puis 10 en novembre-décembre, revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, et encore suppression de la redevance audiovisuelle étaient également au menu.
La proposition d'une taxe sur les «superprofits» des grands groupes, faite par la gauche a été rejetée de justesse.
A plusieurs reprises, la majorité a été mise en minorité lors de l'examen de ce volet. Mardi soir, l'Assemblée a dénoncé, contre l'avis du gouvernement, l'extraterritorialité américaine qui impose aux citoyens français nés aux Etats-Unis d'y payer des impôts, en approuvant un amendement LR à portée avant tout symbolique. La veille, ils avaient déjà approuvé 230 millions d'euros pour les foyers se chauffant au fioul contre l'avis de l'exécutif, qui privilégiait lui une aide de 50 millions d'euros.